Vendredi dernier, la Cour internationale de justice, répondant à la requête formulée par l’Afrique du Sud, a ordonné à Israël d’empêcher qu’un génocide ne se produise à Gaza précisant qu’il « existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » au peuple palestinien à Gaza.
Une nouvelle — effarante — qui n’a guère fait les gros titres. Pire, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Union européenne assument de fouler aux pieds le droit international et surtout leurs obligations de prévenir et d’empêcher les génocides. Pire encore, le 29 janvier, les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Finlande, l’Australie, l’Autriche, les Pays-Bas, la Roumanie et le Japon ont annoncé suspendre leur financement à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA en anglais). Fondé en 1949 par les Nations-Unies, l’UNWRA est chargé d’organiser et de coordonner l’aide humanitaire en direction des réfugiéEs palestinienNEs, 7 millions, dans tout le Moyen-Orient, mais aussi en Palestine et à Gaza où près de 75 % de la population sont des réfugiéEs des guerres de colonisation de 1948 et 1967.
La France de son côté vient d’annoncer qu’elle n’avait pas prévu de nouveau versement pour le premier semestre 2024. À l’origine de cette décision inique, les accusations portées par l’État israélien contre une dizaine de salariés palestiniens de l’UNRWA à Gaza, qui auraient pris part aux massacres du 7 octobre. Une dizaine de salariés sur 30 000 dans toute la région ! Et c’est l’ensemble de l’aide humanitaire en direction des PalestinienNEs qui est remise en question. En réalité cette attaque contre l’UNRWA vise essentiellement trois objectifs d’Israël.
À court terme, il s’agit de créer un contre-feu médiatique, justement contre la décision de la Cour internationale de justice. À moyen terme, d’augmenter la pression humanitaire sur la population de Gaza : renforcer la famine, la crise sanitaire, les épidémies de manière à pousser les GazaouiEs à quitter la bande de Gaza. À long terme, il s’agit d’en finir avec l’UNWRA, l’une institution internationale qui porte la question des réfugiéEs palestinienNEs. Une fois de plus le gouvernement Macron et la plupart des dirigeants de l’Occident ont choisi leur camp, celui des colonisateurs et des génocidaires !