Le 14 novembre 2024, la Cour d’appel de Nador a rendu un verdict extrêmement sévère à l’encontre de 14 migrants, leur infligeant dix ans de prison ferme. Ils n’avaient pour seul objectif que de demander l’asile en Europe (la ville occupée Melilla), fuyant les guerres et la pauvreté sévissant dans leur pays d’origine.
Arrêtés au début de l’année 2022, soit avant le massacre du 24 juin 2022 à Melilla, au nord du Maroc, ces migrantEs avaient initialement été condamnéEs à deux ans de prison ferme. Mais à la suite d’un appel formé par le procureur, la peine avait été doublée pour atteindre quatre ans de prison ferme, par décision de la Cour d’appel de Nador.
Criminalisation
Cette spirale judiciaire, qui s’étire depuis juillet 2022, témoigne d’un acharnement inédit contre des personnes en quête de refuge. La section de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador avait dénoncé cette cruauté : « Cet acharnement judiciaire est la poursuite de la répression que subissent les migrants et les réfugiés depuis le terrible drame du 24 juin. Ces procès expéditifs, où une seule version des faits semble dominer, constituent une criminalisation de la migration et de l’asile. »
Après ce jugement inique de la Cour d’appel de 2022, les migrantEs ont été répartis entre les prisons de Nador et de Meknès. Leurs dossiers ont ensuite été soumis à la Cour de cassation de Rabat le 30 mai 2022, qui. Celle-ci a annulé la décision de la Cour d’appel. Le dossier a alors été renvoyé par le procureur général de Nador devant une nouvelle juridiction de la Cour d’appel, qui a, le 14 novembre 2024, aggravé la peine de ces migrants à dix ans de prison ferme.
Choc pour les migrantEs
Ce verdict a été un choc terrible pour ces migrants, qui avaient déjà purgé trois ans de prison.
Ces condamnations reflètent une politique délibérée de l’État marocain, celle d’agir comme le gendarme de l’Union européenne et de ses institutions, telles que Frontex, pour bloquer l’immigration à ses frontières extérieures.
Hassan Aglagal