Alors qu’Israël continue d’étendre sa guerre au Moyen-Orient, l’administration du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris continue de fournir une aide militaire et d’augmenter ses forces militaires dans la région pour soutenir Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a récemment déclaré que son pays se battait sur sept fronts : Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie, l’Irak, le Yémen et l’Iran. Le Hezbollah a déclaré qu’il pourrait attaquer Chypre, en Méditerranée orientale, s’il s’apercevait que l’île est utilisée comme base israélienne pour attaquer le Liban. Une guerre entre l’Iran et Israël semble désormais probable, et les États-Unis pourraient bien y être entraînés.
Israël, le plus grand bénéficiaire de l’aide américaine
Si l’administration Biden-Harris a toujours appelé à la paix dans la région, elle l’a fait en persistant à soutenir politiquement et à armer Israël. Depuis des semaines, le sénateur Bernie Sanders appelle à la suppression de l’aide militaire à Israël, car ce pays a enfreint le droit international et le droit américain. « À mon avis, a-t-il déclaré, Israël ne devrait plus recevoir un centime d’aide militaire américaine ». Mais le gouvernement Biden-Harris l’a ignoré, ainsi que d’autres critiques.
L’aide militaire américaine à Israël est stupéfiante. Depuis sa création en 1948, selon l’organisation non gouvernementale Council on Foreign Relations « Israël a été le plus grand bénéficiaire cumulé de l’aide étrangère des États-Unis, recevant environ 310 milliards de dollars (corrigés de l’inflation) d’aide économique et militaire totale. Les États-Unis ont fourni à Israël une aide économique considérable entre 1971 et 2007, mais la quasi-totalité de l’aide américaine sert aujourd’hui à soutenir l’armée israélienne, la plus avancée de la région. Les États-Unis ont provisoirement accepté de fournir à Israël 3,8 milliards de dollars par an jusqu’en 2028 ».
Biden-Harris ignorent la loi
Depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas en octobre dernier, les États-Unis ont fourni environ 30 milliards de dollars d’aide militaire à Israël. Selon la loi Leahy, les États-Unis ne peuvent pas fournir d’assistance en matière de sécurité aux gouvernements ou groupes étrangers qui commettent des violations flagrantes des droits de l’homme, mais l’administration Biden-Harris a tout simplement ignoré la loi.
Les États-Unis eux-mêmes sont également présents — environ 40 000 militaires étaient présents dans la région au mois d’août, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Les troupes américaines sont stationnées à Bahreïn, en Égypte, en Irak, en Israël, en Jordanie, au Koweït, au Qatar, en Arabie saoudite, en Syrie et aux Émirats arabes unis, et il existe également de grandes bases à Djibouti et en Turquie.
Depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas, Biden a également envoyé plusieurs navires de guerre en Méditerranée orientale et en mer Rouge. Il s’agit de deux groupes de porte-avions, de plusieurs destroyers, d’un navire de débarquement amphibie et de milliers de marines. Les États-Unis ont également déployé des ressources considérables de l’armée de l’air, des chasseurs, des avions de transport et des avions-citernes, ainsi que quelques milliers de soldats supplémentaires. D’autres avions de guerre américains sont en route.
De nombreuses questions pour le mouvement antiguerre
Le mouvement de solidarité avec la Palestine, si actif sur certains campus au printemps, a été réprimé par les administrations universitaires, et ses campements et manifestations sont interdits. Des professeurEs pro-palestiniens ont été licenciéEs et des conférencierEs annulés. Certaines parties du mouvement de solidarité avec la Palestine sont divisées sur le soutien au Hamas. Dans plusieurs villes américaines, des milliers de personnes se sont jointes aux manifestations pro-palestiniennes du 5 octobre, scandant des slogans tels que « Gaza, Liban, vous vous lèverez, le peuple est à vos côtés ». Mais avec la guerre qui maintenant sévit non seulement à Gaza mais aussi au Liban, où 43 % des habitantEs seraient chrétienEs et 58 % musulmanEs (27 % chiites), nombreux sont ceux qui ne soutiennent pas le Hezbollah et l’accusent même d’être responsable de la guerre, ce qui complique la situation. La guerre avec l’Iran la rendra encore plus compliquée. Le mouvement antiguerre n’a pas encore pris la mesure de cette évolution.
Kamala Harris a rencontré des groupes arabes et musulmans dans l’État crucial du Michigan la semaine dernière. Elle continue de parler de paix alors que Biden fournit des armes. Cela pourrait lui coûter l’élection et conduire à la victoire du républicain Donald Trump.
Dan La Botz, traduction Henri Wilno