Le nouveau parlement élu à la suite des élections du 7 novembre 2010 s’est réuni pour la première fois le 31 janvier. Aucune surprise dans sa composition. Les chambres hautes et basses sont complètement dominées par les représentants de la junte au pouvoir depuis maintenant 30 ans (USDP – Union Solidarity and Development Party) et par les militaires qui disposent automatiquement de 25% des sièges. Le 4 février 2011, le parlement a élu Thein Sein premier Président civil de la République Fédérale du Myanmar. Un signe de plus que la Birmanie est toujours sous la coupe de la junte militaire malgré ses nouveaux habits civils. Thein Sein est le dernier premier ministre du régime militaire et la principale marionnette du dictateur Than Shwe.
Les élections du 7 novembre et la libération d’Aung San Suu Kyi ont par ailleurs relancé le débat sur la nécessité et l’efficacité des sanctions économiques contre la Birmanie. De nombreux États ont allégué d’«avancées démocratiques» dans le pays pour revendiquer leur suppression. Le 16 janvier, les ministres des affaires étrangères des pays de l’ASEAN ont appelé à la levée des sanctions, suivis quelques jours plus tard par plusieurs des principaux partis ethniques birmans ainsi que la Force démocratique nationale (NDF) et le Parti démocratique (DP). Selon les détracteurs des sanctions, elles auraient aggravé le retard économique du pays. Une analyse un tant soit peu approfondie de cette question contredit pourtant ces faits. Les appels à la levée des sanctions sont en fait motivés par des calculs politiques et ont peu à voir avec le développement économique de la Birmanie et le bien être de sa population. Les 2100 prisonniers politiques toujours détenus dans les infâmes prisons birmanes attestent, s’il en était besoin, de l’absence d’engagement des dirigeants birmans en faveur de la démocratie.
Sur le sujet des sanctions économiques, on peut se référer au dernier communiqué de la Ligue Nationale pour la Démocratie (en français et en anglais) sur le site d’Info Birmanie (http://www.info-birmanie.org/web/) et aux différents rapports rédigés par The Burma Campaign (http://www.burmacampaign.org.uk/).
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