Publié le Lundi 1 novembre 2010 à 11h18.

Brésil : résolution du PSOL sur le second tour de l'élection présidentielle...

Le Partido Socialismo e Liberdade (Psol) a obtenu la confiance de plus d’un million de Brésiliens qui ont voté aux élections, grâce à la mobilisation de nos militants pour défendre nos propositions pour le pays.

Nous avons eu l’honneur d’avoir pour candidats à la présidence et à la vice-présidence de la République Plínio de Arruda Sampaio et Hamilton Assis, qui ont été de dignes porte-voix de notre projet de transformations sociales pour le Brésil. Nous fêtons l’élection de trois députés fédéraux (Ivan Valente à Sao Paolo, Chico Alencar et Jean Wyllys à Rio de Janeiro ), de quatre députés d’États (Marcelo Freixo et Janira Rocha à Rio de Janeiro, Carlos Giannazi à Sao Paolo et Edmilson Rodrigues à Pará) et de deux sénateurs (Randolfe Rodrigues dans l'Amapá et Marinor Brito dans le Pará). Nous regrettons la non élection de Heloísa Helena au Sénat dans l’État d’Alagoas et la non réélection de notre députée fédérale Luciana Genro dans le Rio Grande do Sul, de même que celle de Raul Marcelo, actuel député du PSOL dans l’État de São Paulo.

En 2010, le peuple a de nouveau voulu un deuxième tour entre le PSDB et le PT. Notre position d’indépendance et de refus de soutien à l’une ou l’autre des candidatures est fondée sur le fait que ni l’une ni l’autre n’a pris d’engagement sur les points défendus dans le programme du Psol. De ce fait, indépendamment de qui sera dans le prochain gouvernement, nous serons l’opposition de gauche, une opposition de programme défendant les axes suivants : audit de la dette publique, changement de la politique économique, priorité à la Santé et à l’Éducation, réduction du temps de travail à 40 heures par semaine, défense de l’environnement, contre la révision du Code forestier, défense des droits humains conforme aux principes du PNDH 13 (1), réforme agraire et urbaine écologique et large réforme politique — fin du financement privé et financement public exclusif, comme moyen de combattre la corruption en politique.

Cependant, le Psol se soucie de la thématique conservatrice qu’a introduite l’alliance PSDB-DEM, visant à restreindre le débat à des thèmes religieux et des moralismes hypocrites, en bloquant ainsi la discussion sur les grands sujets qui intéressent le pays. D’un autre côté cette thématique amène la candidature de Dilma à prendre une position encore plus conservatrice, lâchant les points progressistes de son programme de gouvernement et réagissant dans le cadre des idées conservatrices. Pour le Psol, la seule façon de combattre les reculs est de rester fermes dans la défense des mots d’ordre qui élèvent la conscience de notre peuple et le niveau du débat politique dans la société brésilienne

Les élections de 2002, en donnant la victoire à Lula, envoyaient dans les urnes un message du peuple favorable à des changements profonds. On sait aujourd’hui n’a pas respecté ce message, n’a pas tenu ses promesses de campagne et a gouverné pour les banquiers, en alliance avec les oligarchies réactionnaires, comme Sarney, Collor et Renan Calheiros. Mais ce sentiment populaire de 2002 en faveur des changements était aussi un sentiment de rejet des politiques néolibérales avec les privatisations qui en découlent, la criminalisation des mouvements sociaux — qui a continué sous le gouvernement Lula — et la destruction des droits des travailleurs et des droits sociaux.

C’est pourquoi le Psol réaffirme son engagement en faveur des revendications des mouvements sociaux et les besoins du peuple brésilien. Nous sommes un parti indépendant et nous mènerons une opposition au programme du vainqueur quel qu’il soit. Lors de ce second tour, nous restons fermement dans l’opposition frontale à la candidature Serra et nous déclarons dans l’unité : « Pas une voix pour Serra », car nous considérons qu’il représente le retour à une offensive néolibérale, de droite et conservatrice dans le pays. En même temps, nous n’adhérons pas à la campagne de Dilma, qui a refusé systématiquement dans la campagne du premier tour de prendre des engagements sur les mots d’ordre défendus par la candidature du Psol et a maintenu ses engagements envers les banquiers et les politiques néolibérales. Lors de ce scrutin dans la conjoncture actuelle, deux positions sont reconnues par exécutif national de notre parti comme légitimes parmi nos militants : vote critique pour Dilma et vote nul/blanc. Le plus important, cependant, est de nous préparer pour les luttes à venir dans la prochaine période pour défendre les droits des travailleurs et du peuple opprimé de notre pays.

Cette résolution a été approuvée par 13 votes contre 2 lors de la réunion de l’Exécutif national du Parti socialisme et liberté (Partido Socialismo e Liberdade, Psol), le 15 octobre 2010, à São Paulo.