La Cour pénale internationale a délivré un mandat d’arrêt contre Kadhafi, son fils Seif al-Islam et son beau-frère, le chef des services de renseignements libyens, pour « crimes contre l’humanité » durant les quinze premiers jours du soulèvement libyen, en février. Les preuves de ces crimes ne manquent pas et il est bien qu’elles soient enregistrées, que des enquêtes soient faites. Mais la meilleure façon de juger Kadhafi pour ses crimes, c’est que le peuple libyen en armes réussisse à prendre le pouvoir et à l’arrêter. Ce sera alors à lui de juger le dictateur sur place et non pas à un tribunal international. Or, actuellement, les puissances occidentales tentent de négocier avec Kadhafi un asile politique dans un pays ami. Qu’il soit tué par un bombardement de l’Otan ou extradé vers un pays asile, leur logique est la même. L’intervention militaire de l’Otan est organisée non pas comme une aide mais comme une confiscation du soulèvement populaire par des pays dont l’objectif a toujours été, avec ou sans Kadhafi, de tirer bénéfices des ressources pétrolières du pays.