Hier le ministre de la Défense, Hervé Morin, devant l'Assemblée nationale, a commencé à préparer le terrain pour l'envoi de "moyens militaires supplémentaires" en Afghanistan. Il y a encore quelques semaines Sarkozy disait qu’il n’en était pas question mais chacun sait ce que valent les propos de Sarkozy. Après s’être empressé de féliciter Obama pour sa décision d’envoyer 30000 soldats supplémentaires, il se prépare, par l’intermédiaire de son ministre de la défense, à satisfaire aux exigences du Pentagone.
La décision sera prise à l’issue de la conférence de Londres du 28 janvier organisée par la France, l'Allemagne et l’Angleterre à la demande des Etats-Unis avec la participation du gouvernement afghan, des Nations unies, de l'Otan. Cette conférence participe de la propagande d’Obama qui prétend lutter contre la corruption et le trafic de drogue et donner les moyens à l’Afghanistan d’assurer son indépendance. Comment croire cette propagande alors que Karzaï, le chef de l’Etat afghan, a été élu grâce à une fraude massive et que son gouvernement comme son administration sont eux-mêmes au cœur de la corruption. Comment y accorder le moindre crédit alors que c’est précisément l’échec de cette politique dite d’afghanisation de la guerre qui oblige les USA et leurs alliés de l’OTAN à se lancer dans une fuite en avant militaire sans issue.
Cette fuite en avant ne peut qu’aggraver encore le sort dramatique de la population et entraîner une extension accrue du conflit en particulier au Pakistan.
Et que dire du cynisme des va-t-en guerre du gouvernement et de l'UMP qui osent justifier l'expulsion de neuf citoyens afghans en les accusant de fuir les combats contre les talibans et de ne pas collaborer avec les forces d'occupation.
Cette sale guerre est une impasse. Ce sont des milliards engloutis dans des dépenses militaires qui ne profitent qu’aux trusts de l’armement.
Il est nécessaire que s’exprime le plus largement possible, en particulier dans la rue, la condamnation par la majorité de l’opinion de cette aventure militaire.
Le 17 décembre 2009.