Entre 1990 et 2000, la part des dépenses de défense dans le PIB des quatre plus grandes nations européennes diminue d’un tiers, et aux USA de 45 %. La majeure partie des forces étrangères présentes en Allemagne sont retirées. Dans les années 2000, il reste entre 150 et 200 charges nucléaires. La France met fin au service militaire en 2001.
Traités avec l’ex-URSS
L’Otan engage un processus d’intégration des pays d’Europe de l’Est, et des négociations avec la Russie, avec des accords en 1994 et 1997. Également en 1994 sont signés les traités concernant les anciens pays de l’URSS possesseurs d’armes nucléaires, notamment l’Ukraine, alors troisième puissance nucléaire, qui accepte sous la pression des USA et du Royaume-Uni de céder à la Russie 176 missiles intercontinentaux et 1 500 ogives nucléaires, en échange de la garantie d’intégrité territoriale !
Parallèlement, l’Otan définit plus largement la notion de sécurité, y intègre la prolifération des armes de destruction massive, la cybersécurité, la rupture des approvisionnements en ressources vitales ou la lutte contre le terrorisme, auxquels elle ajoute les migrations irrégulières1.
Des accords de coopération sont signés avec des pays de la Méditerranée et du Golfe, et l’Otan engage des opérations militaires. En 1999, elle bombarde la Serbie pour « défendre » le Kosovo ; à partir de 2003 elle dirige la Force d’intervention en Afghanistan (130 000 hommes en 2011) qui échoue avec la victoire des Talibans en 2021 ; en 2009 elle mène une opération contre la piraterie au large de la Somalie ; en 2011 elle soutient militairement les rebelles libyens contre Kadhafi. L’Otan est le bras armé des opérations utiles à l’impérialisme.
Russie et Chine désignées comme des menaces
À partir de 2014, la guerre du Donbass et l’annexion de la Crimée provoquent une évolution importante.
En sus des objectifs antérieurs, la Russie est désignée comme la menace la plus directe, en 2022 est ajoutée la Chine, comme un des acteurs en compétition systémique « qui portent atteinte à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs, et qui cherchent à fragiliser l’ordre international fondé sur des règles »2.
Une nouvelle course aux armements est engagée, une majorité de pays membres augmentent leurs dépenses d’armements, pour atteindre de 2 % du PIB. La présence militaire est renforcée dans les États Baltes et en Pologne (4 500 en 2018, en augmentation), la capacité de la défense antimissile balistique est développée, comme les forces d’intervention rapide. En outre, un nouvel élargissement de l’Otan est réalisé, avec l’entrée de la Finlande et la Suède.
Les États-Unis, en compétition avec la Chine, ont réussi en Europe à regrouper dans leur alliance militaire la quasi-totalité du continent.