Le NPA se réjouit de la libération de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi. Elle a payé très cher son combat pour la démocratie : 21 ans passés en prison ou en résidence surveillée.
La libération d’Aung San Suu Kyi fait suite aux premières élections législatives en 20 ans, qui n’ont été ni justes ni démocratiques. De très nombreux rapports font état de fraudes et d’irrégularités, de menaces et d’intimidations. La junte annonce qu’elle a remporté près de 80 % des sièges à pourvoir. Rien de surprenant: seuls les deux partis pro-junte étaient en mesure de financer une campagne à l’échelle nationale; ils présentaient trois fois plus de candidats que les 35 autres partis réunis. De plus 25 % des sièges étaient attribués à des militaires.
La junte birmane veut sans doute utiliser la libération d’Aung San Suu Kyi et la tenue des élections législatives pour se donner un vernis démocratique et obtenir la levée des sanctions économiques. Ces événements ne marquent cependant pas le début d’un changement de cap politique. La junte va continuerà faire tourner l’économie à son propre profit et au détriment de la population birmane dans son ensemble, même après la mise en place d’un gouvernement «civil». Le soutien financier à la junte militaire d'un groupe comme Total est encore souligné dans un rapport récent de l'ONG “Earth Rights International”.
La libération d’Aung San Suu Kyi doit être accompagnée de celle de tous les prisonniers politiques encore détenus dans les geôles birmanes (près de 2200). Les pressions sur la junte birmane doivent être accentuées et les sanctions maintenues tant qu’un réel processus démocratique n’est pas enclenché.
Le 15 novembre 2010