Publié le Dimanche 19 juin 2011 à 08h08.

Conférence anticapitaliste européenne, sous le signe des révolutions arabes

 

La quatrième conférence anticapitaliste organisée conjointement par le SWP britannique et le NPA s'est tenue à Londres les 11 et 12 juin regroupant dix-sept organisations venues de treize pays1i. Une réunion importante à un moment charnière tant dans l’évolution de la crise que des mobilisations.

La crise et les résistances, les révolutions arabes et leurs répercussions en Europe, le mouvement ouvrier face à la montée de l’extrême droite populiste et raciste constituaient les trois points soumis à la discussion.Les gouvernements se vantent d'avoir évité une nouvelle grande dépression pour annoncer la reprise, en réalité nous connaissons une onde longue de régression sociale à moins qu'un nouvel accident aigu du système financier ne vienne bousculer la donne. Leur politique vise à l’éviter mais au prix d’une aggravation de la crise chronique par une accentuation des inégalités, de la pauvreté et une augmentation constante de la dette publique. Elle profondément les conditions de la lutte de classe. La méfiance des classes populaires vis-à-vis des partis gouvernementaux nourrit les éléments de crise politique à laquelle participe la montée de l’extrême droite renforcée par les politiques de division xénophobes et racistes menées par les gouvernements.

Ces transformations s’expriment de façon particulièrement significative dans les révolutions du monde arabe. Celles-ci ne visent pas que la liquidation des dictatures, elles contestent le libéralisme et sa politique de spéculation et de corruption. Elles indiquent la perspective, bouleversent les équilibres géopolitiques, répondent à la xénophobie des gouvernements et de l’extrême droite et se répercutent déjà en Espagne où en Grèce.

Dans le même temps, les classes ouvrières européennes prises par surprise par la brutalité de l’attaque, désarmées par la gauche libérale tant politique que syndicale ont du mal à inverser le rapport de forces. On l’a vu en particulier en France, aussi au Portugal où les dernières élections ont montré une forte pression politique vers la droite. En Espagne, la jeunesse prend le relais, mais sans tradition ni expérience, sans lien avec le mouvement ouvrier, radicale mais méfiante vis-à-vis des partis politiques qu’elle rejette pèle-mêle. C’est en Grèce où la riposte est la plus avancée avec les dernières manifestations qui ont vu converger la jeunesse et les travailleurs.

La discussion s’est principalement focalisée autour de la question de la dette, faut-il ou non lutter pour son annulation ou proposer sa renégociation, l’appréciation de l’intervention militaire en Libye, l’attitude envers la social-démocratie ou le social-libéralisme, la nouvelle dimension que prend la lutte contre l’extrême droite populiste. En conclusion de la conférence une déclaration a été adoptée par l’ensemble des participants, une nouvelle rencontre est prévue à Lisbonne au mois de novembre.

Vanina Giudicelli, Yvan Lemaitre

i Belgique, Sap-Lcr ; Grande Bretagne, Socialist party, Socialiste résistance, SWP ; Danemark, Reed Green Alliance ; France, NPA ; Allemagne, Marx21 ; Grèce, SEK ; Ireland, SWP ; Pays Bas, IS ; Portugal, Bloco de Esquerda, Ecosse, SSP ; Espagne, Izquierda anticapitalista, En lucha, POR ; Suède, Socialist Party ; Luxembourg, La Gauche.