Israël aura réussi à entraîner une riposte iranienne sur son sol dans la nuit du 13 au 14 avril, une confrontation directe inédite qui ouvre la voie à l’embrasement, conditionné au soutien des puissances impérialistes.
Les représailles à l’attaque israélienne du consulat iranien de Damas étaient annoncées depuis plusieurs jours. Elles ont été calibrées pour qu’un nombre suffisant de frappes atteignent leurs cibles tout en permettant l’interception de leur quasi-totalité. Toutefois, la possibilité d’une guerre d’ampleur vers laquelle la région est précipitée est une conséquence directe du soutien inconditionnel à Israël depuis le 7 octobre.
L’escalade régionale recherchée par Israël
Alors que l’implication des alliés régionaux des PalestinienNEs se limitait principalement aux frappes à la frontière libanaise et à l’embargo des Houthis, c’est bien la puissance occupante qui est responsable de l’escalade guerrière, après avoir multiplié les agressions sur ses voisins ces derniers mois.
De même que le génocide ne pourrait avoir lieu sans le soutien matériel de ses alliés, c’est la France, les États-Unis et l’Angleterre qui ont intercepté une partie des drones et missiles iraniens, aidés par la Jordanie.
L’intervention au sol à Rafah repoussée
Cette fuite en avant guerrière est aussi recherchée par Netanyahou qui a besoin de raviver le « soutien inconditionnel » américain pour mener l’intervention annoncée depuis plusieurs semaines à Rafah alors qu’une première inflexion en six mois a permis de faire passer une résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité fin mars.
Faute de mesures coercitives prises à l’encontre de l’État génocidaire, la situation reste dramatique à Gaza où l’accès de l’aide humanitaire est toujours limité dans l’attente de l’ouverture d’un nouveau checkpoint.
Aussi, le Premier ministre fait face à une hostilité croissante dans la société israélienne. Lors des dernières manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes à travers le pays, les mots d’ordre d’élections anticipées se sont joints à la demande de libération des otages.
L’intensification de la violence coloniale dans le reste des territoires occupés
Pas plus qu’Israël ne se voit imposer de limites dans son projet génocidaire, la poursuite de la colonisation ne fait l’objet d’aucune condamnation ferme.
Fin mars, le gouvernement israélien annonçait la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, soit le plus important accaparement de terres palestiniennes en Cisjordanie occupée depuis les accords d’Oslo. L’annexion des terres s’accompagne évidemment de construction de colonies — un nombre record a été autorisé l’an dernier — et donc de transfert de population.
C’est aussi près de cinq cents PalestinienNEs qui ont été tuéEs par des colons ou l’armée israélienne, alors qu’un rapport récent du haut-commissaire onusien aux droits humains souligne « l’augmentation spectaculaire de l’intensité, de la gravité et de la régularité des violences » depuis le 7 octobre. La violence est telle que la rapporteuse spéciale sur les territoires occupés, Francesca Albanese, demande le déploiement sur place d’une force de protection onusienne.
Ces derniers jours, ont été organisés de véritables pogroms en représailles à la mort d’un jeune colon. Les colons ont attaqué plusieurs villes et villages palestiniens, notamment près de Ramallah et Naplouse, tirant à balles réelles et incendiant plus de 70 maisons. L’armée occupante a empêché l’accès aux journalistes et aux secours. La violence des colons a aussi causé le déplacement forcé de plus de mille éleveurEs palestinienNEs de leurs terres.
Si un cessez-le-feu à Gaza est primordial pour empêcher un embrasement régional, nous devons poursuivre la mobilisation pour imposer la fin du soutien inconditionnel à un État génocidaire et la reconnaissance d’un État pour les PalestinienNEs, seule solution pour une paix juste à même de faire cesser un jour la violence coloniale.