Des vidéos qui se répètent et se ressemblent. Des personnes cherchant à manger sur qui on tire. Des femmes, des enfants, des vieillards, des hommes qui pour certainEs tombent littéralement de manque de nourriture en attendant un sac de farine…
Une famine qui touche tout Gaza au point que Médecins sans frontières indique que près de 80 % de la population de Gaza est entrée dans le stade 5, celui de famine aggravée avec des séquelles potentiellement irréversibles.
Famine orchestrée
De l’autre côté de la frontière, l’UNRWA annonce qu’elle a à sa disposition, entassé, un stock pour 2 millions de personnes pour 3 mois. La nourriture ne manque pas : elle est bloquée en Égypte par le régime égyptien qui obéit aux ordres d’Israël. L’UNRWA n’est pas autorisée à faire passer ces camions ni à organiser la distribution, comme elle sait pourtant le faire depuis des décennies.
Selon Alex de Waal de la World Peace Foundation, « il n’y a pas de cas de famine, depuis la Seconde Guerre mondiale, organisée et planifiée de façon aussi méthodique. C’est une famine qu’on peut éviter car elle est entièrement orchestrée par l’humain et pas par les conditions climatiques ».
En plus de la famine, Israël continue de bombarder et d’assassiner. Soi-disant à la recherche de Mohamed Deif, l’un des dirigeants de la branche militaire du Hamas, Israël continue de bombarder des lieux de vie : écoles, tentes, centre de soins, hôpitaux et même cafétéria. Toujours sous le prétexte de tuer un seul homme, le même que l’an dernier dont la tentative d’assassinat avait justifié un bombardement conduisant 90 personnes à la mort.
Conditions inhumaines et génocide
En plus de tuer, bombarder et affamer, Israël ordonne d’évacuer. Mais où aller ? La zone « safe » est de plus en plus petite et les conditions de vie de plus en plus alarmantes : des champs de tentes sur la plage, le long de la mer, à perte de vue. Des tentes par des chaleurs insoutenables parfois, et ce sans eau, sans produits d’hygiène et donc aussi sans nourriture.
Les conditions sont tellement inhumaines que le roi de Belgique les a condamnées dans son discours lors de la fête nationale le 20 juillet. Des conditions tellement inhumaines que le pape a aussi condamné Israël. Déjà, il y a un an, les conditions étaient tellement inhumaines que le représentant pour Israël à la Cour internationale de Justice, Aharon Barak, avait voté en faveur de l’aide humanitaire en prévention d’un génocide.
Pourtant tous les signataires de la Convention de Genève sur les génocides restent silencieux. Au premier rang desquels Macron qui permet que des soutiens au génocide comme l’animateur de télé Arthur ou l’humoriste Sophia Aram soient décorés de la Légion d’honneur sur le quota… du ministère des Affaires étrangères. Le message est clair.
Message clair côté États-Unis aussi, qui viennent encore de subventionner en armes Israël, avec le soutien de la gauche démocrate au Congrès.
Des résistances à la situation tragique
Pour répondre à la colère et à la frustration que cette situation entraîne, une nouvelle flottille est partie pour briser le siège à Gaza avec des députés LFI cette fois à leur bord.
De même, la fondation Hind Rajab, fondée en 2024 en Belgique, a repéré et dénoncé deux soldats israéliens qui venaient tranquillement passer des vacances en Belgique. Ils ont été interrogés puis relâchés, mais une enquête est ouverte, la Belgique ayant compétence universelle pour les crimes contre l’humanité. Il serait temps que tous les pays, dont la France, arrêtent ces soldats qui continuent leur vie impunément.
La situation est tragique et les mots manquent pour décrire le degré de colère de voir l’abîme ouvert sous les pieds des PalestinienNEs de Gaza.
Édouard Soulier