Publié le Dimanche 24 novembre 2013 à 17h36.

Édito : colère et solidarité pour les Philippines

Le super typhon Haiyan vient de dévaster le centre de l’archipel philippin alors que s’ouvre à Varsovie la 19e conférence internationale sur le climat. L’an dernier, un autre cyclone meurtrier avait endeuillé les Philippines alors que ladite conférence se tenait à Doha. Les délégués gouvernementaux avaient salué la mémoire des victimes, avant de conclure qu’il était urgent de ne rien faire. Gageons que cette année, il en sera de même...Haiyan est le plus puissant typhon ayant touché terre jamais enregistré dans le monde.

Pour son malheur, l’archipel philippin subit de plein fouet les phénomènes météorologiques exceptionnels qui se forment dans l’océan Pacifique. Les typhons se multiplient, leurs trajectoires se modifient. Le « message » d’Haiyan est clair : voici ce que signifie pour les populations victimes un chaos climatique. La ville portuaire de Tacloban a été littéralement rasée et on craint qu’en ce seul lieu le nombre de morts se monte à dix mille. Les survivants errent dans les ruines pour trouver de l’eau, de la nourriture… et le président Benigno Aquino dénonce les « pillages », se donnant pour objectif de « rétablir l’ordre » !

Impossible de ne pas être en colère face à une telle situation, mais l’heure est à la solidarité. L’aide internationale commence à affluer, tant mieux. L’expérience montre cependant ses limites et les effets pervers (voir la situation en Haïti). Pour y remédier, secours d’urgence, réhabilitation et reconstruction doivent faciliter l’auto-organisation des populations sinistrées afin qu’elles soient à même de défendre leurs intérêts en un moment de grande faiblesse et de grand désarroi. Sinon, elles risquent d’être deux fois victimes : de la catastrophe naturelle, puis d’une reconstruction inégalitaire au profit des plus puissants.C’est dans cet esprit que l’association Europe solidaire sans frontières a lancé un appel à la solidarité financière, pour aider nos partenaires philippins à secourir des victimes là où le gros de l’aide internationale n’ira pas et pour les accompagner dans toutes les étapes allant du secours d’urgence à la reconstruction.

Pierre Rousset

Appel sur : http ://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article30296