La direction nationale du Parti socialiste des travailleurs (PST) vient de décider le rejet par notre parti des prétendues élections locales que le pouvoir de fait compte organiser le 27 novembre 2021.
Pour le PST, les élections doivent traduire démocratiquement la volonté des électeurs et la souveraineté du peuple algérien sur ses choix politiques. Cela suppose au moins le respect des libertés démocratiques permettant l’expression libre devant le peuple de toutes les opinions politiques des citoyens et des citoyennes. Cela suppose l’absence de toute pression, de toute répression et l’instauration d’un climat politique de sérénité et d’égalité des chances entre tous les candidats et les candidates.
Un contexte de répression
Or, plus que les consultations précédentes, ces élections locales sont organisées dans un contexte de répression et de « terreur d’État » contre tous ceux et toutes celles qui s’opposent à la continuité du régime et sa dérive autoritaire et antidémocratique. Un contexte où les détenuEs politiques et d’opinion se comptent par centaines, dont des dirigeants de partis politiques comme le Coordinateur national du MDS Fethi Gharés et le principal responsable du RPK Hamou Boumedine. Un contexte où se multiplient les pressions et les harcèlements judiciaires contre des partis, des organisations et des associations de l’opposition comme c’est le cas pour notre parti le PST, mais aussi pour l’UCP, le RAJ, etc. Un contexte où les libertés d’expression, de manifestation, d’organisation et même d’opinion sont muselées et particulièrement réprimées. Un contexte où les libertés syndicales sont bâillonnées et les travailleurs opprimés par l’oligarchie et la complaisance de la justice et du pouvoir, comme c’est le cas à Numilog/Cevital de Béjaïa. Un contexte où règne un dispositif juridique digne d’une « dictature totalitaire » à travers l’introduction de l’article 87 bis dans le code pénal permettant la qualification du moindre acte politique de crime terroriste. Un contexte marqué par le verrouillage des médias publics et privés à la moindre expression critique du régime, mais dans le même temps ouverts et même monopolisés par le mono discours d’allégeance et de promotion de la feuille de route du pouvoir de fait et de son « Algérie nouvelle ». Un contexte où l’armée semble s’accaparer de nouveau le centre de la décision politique du pouvoir et nous le fait savoir notamment à travers une institution supposée être consultative comme le Haut Conseil de Sécurité (HCS). Un contexte d’effondrement sans précédent du pouvoir d’achat des travailleurs et des masses populaires, d’accentuation du désespoir de la jeunesse livrée au chômage endémique et d’explosion du nombre de migrants clandestins ainsi que celui de nos jeunes morts en mer.
Illégitimité du pouvoir de fait
Cet énième passage en force électoral, comme pour la présidentielle de 2019, le référendum constitutionnel de novembre 2020 et les législatives de juin 2021, va aggraver l’illégitimité du pouvoir de fait et l’étendre aux institutions locales que constituent les assemblées populaires de wilaya (APW) et les assemblées populaires communales (APC). Il amplifiera encore le rejet du régime par le peuple algérien et nourrira plus de désespoir et de révolte.
Pour le PST, toute participation dans ces conditions aux élections, quelles que soient les justifications des uns et les explications des autres, n’est qu’une caution honteuse pour la continuité du régime de fait et sa politique répressive anti populaire.
Pour le PST, il faut construire en priorité un large front contre la répression, pour la libération de touTEs les détenuEs politiques et d’opinion et pour la levée de toutes les entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques et syndicales.
Pour le PST, le recouvrement de la souveraineté populaire passe non pas par la farce des élections locales mais par l’élection d’une Assemblée constituante souveraine représentative des aspirations démocratiques et sociales de la majorité de notre peuple.
La Direction nationale du PST