Publié le Mercredi 25 novembre 2020 à 10h07.

En Grèce, une grosse baffe à Mitsotakis et ses mesures liberticides !

Chaque année, le mouvement ouvrier et la jeunesse scolarisée commémorent la révolte des étudiantEs de l’École Polytechnique en 1973 contre la junte militaire, révolte réprimée par les tanks avec entre 40 et 80 morts mais qui a signé le début de la fin pour la junte. Cela déplait évidemment à la droite, qui essaie de neutraliser ou empêcher ces journées.

On savait qu’avec l’explosion des contaminations cet automne, due à la seule politique du gouvernement ultra libéral, le 17 novembre serait différent, sans caractère de masse, même si syndicats et partis de gauche ont organisé ces derniers mois de belles manifs avec toutes les précautions sanitaires.

Le Covid, prétexte pour baillonner la colère populaire

Très tôt, c’est Chryssochoïdis, ministre de la Police, qui a donné le ton : interdiction de toute manif… pour raisons sanitaires. Face au refus massif, le comble est venu avec l’interdiction des rassemblements de plus de trois personnes (sous peine de fortes amendes)… entre le 15 et le 18 novembre ! Du coup, une réponse sur le terrain s’imposait, mais avec un caractère d’autant plus limité que, cette fois, le danger de contamination se concrétisait : la répression policière casserait les précautions sanitaires. Mais, même si c’est ce qui s’est passé le 17, avec une répression violente, des arrachages de masques, des arrestations dans plusieurs villes, les mesures liberticides ont renforcé la volonté de casser dans la rue une mesure digne de la junte ! Rassemblement surprise de 250 militantEs du KKE (PC grec) à côté de l’ambassade US, dépôt de gerbes à la résistance par les cadres du KKE, par ceux de Syriza, « manif » de 6 députés de Mera 25 (Varoufakis), et dans tout le pays, des  milliers de (très nombreux jeunes) militantEs de la gauche anticapitaliste, du KKE, syndicalistes, en rassemblements ou manifs souvent réprimées avec rage, notamment à Athènes par des flics furieux des initiatives imposées le matin. Mais le 17 au soir, il suffisait de voir l’air dépité de Chryssochoïdis : le 17 novembre a été une grosse claque pour la droite !

Un premier pas unitaire à consolider

Ce succès doit être un encouragement aux luttes et à la dénonciation de « l’orbanisation » flagrante du Premier ministre Mitsotakis et de sa clique, la prochaine étape étant une grève nationale le 26 novembre, Mais pour avancer, il faudra pousser très fort à l’unité d’action, et il faut souligner un petit signe important dans le contexte sectaire grec : un texte de dénonciation des interdictions signé par KKE, Syriza, Mera 25 et de très nombreux et nombreuses militantEs syndicaux. Et des présences communes ici ou là le 17. Mais on a du boulot : d’un côté, les mots d’ordre du KKE le 17 étaient souvent l’autocélébration du KKE, de l’autre, une bonne partie de la gauche anticapitaliste, dont nos camarades de NAR, le principal groupe, privilégie la seule « désobéissance » et a retiré ses signatures du texte « unitaire » parce que signé par les députéEs Syriza et Mera 25. NAR critique  aussi les apparitions de Syriza et Mera — qui n’ont certes pas mobilisé leurs militantEs — alors que tout ce qui a été fait le 17 a clairement été perçu comme affaiblissant la droite. Alors, plus que jamais, bien sûr une critique indispensable des voies réformistes, mais aussi construire l’unité d’action, avec, pourquoi pas, en perspective une manif unitaire de masse contre la catastrophe sociale et sanitaire qu’est ce gouvernement .