Le 11 novembre devait s’ouvrir le sommet du G20 à Séoul. Ce nouveau club rassemblant pays riches du G8 et émergents, sera présidé pour une année par Sarkozy. Alors que sa cote de popularité est au plus bas en France après le coup de force de la contre-réforme des retraites, le président compte sur ce G20 pour redorer son blason dans la perspective de l’élection présidentielle.
Au programme de cette année : la crise monétaire, la volatilité des matières premières et la réforme du FMI. Rien que ça. Avant même que ce programme soit officiellement exposé, les membres du G20 le réfutent. Comme le vice-ministre des Finances russe qui déclarait : « Il vaut mieux se concentrer sur un agenda plus modeste mais avoir des résultats concrets plutôt que d’annoncer 100 projets différents et n’aller au bout d’aucun » ou la vice-ministre des Affaires étrangères chinoise qui préfère appliquer « ce dont nous sommes déjà convenus ».
D’autant que parler de réformer le système monétaire national au moment où la Fed (Banque centrale américaine) décide d’injecter 600 milliards de dollars dans l’économie et où la Chine ne veut pas entendre parler de réévaluation du yuan, est une fois de plus de la poudre aux yeux.
Mais Sarkozy ne vit que par les effets d’annonce et croit qu’il va ainsi gagner ses galons d’homme d’État.
En attendant, en Corée du Sud, sept militants philippins pourvus de visas ont été refoulés à la frontière et plusieurs autres venant d’Asie et d’Afrique n’ont pas obtenu de visas, alors qu’ils désiraient participer au contre-sommet organisé par des associations altermondialistes. Comme le déclarait le philippin expulsé Josua Mata : « Rien ne démontre mieux la vraie nature du G20 qui en même temps qu’il retient et expulse des activistes du Sud, se prépare à avoir un dialogue privilégié avec les plus grands PDG du monde. [...] le G20 est antidémocratique et ne s’intéresse pas à améliorer la vie quotidienne des gens ». Au cours de la présidence française, se dérouleront un sommet du G8 à Nice, en juin, et un du G20 en novembre prochain. À cette occasion des mobilisations d’ampleur seront organisées par un collectif auquel le NPA participe, à l’image des manifestations qui ont rassemblé près de 40 000 manifestants à Séoul, dimanche 7 novembre. Dominique Angelini