À Gaza, les vendredis se suivent et, malheureusement, se ressemblent. Les PalestinienEs, dans le cadre de la « grande marche du Retour », continuent de se rassembler par milliers à proximité de la « frontière » avec Israël. Et invariablement, les soldats israéliens tirent à balles réelles, blessant et tuant des manifestantEs. On dénombre ainsi pas moins de 40 morts et 4 900 blesséEs depuis le 30 mars… Dans un communiqué au titre explicite (« Gaza : des blessures par balle inhabituelles et dévastatrices »), publié le 19 avril, l’ONG Médecins sans frontières rapporte avoir traité davantage de patientEs en trois semaines que durant toute l’année 2014, qui fut pourtant le théâtre de l’offensive israélienne dite « Bordure protectrice ».
Le personnel de MSF fait état « de blessures dévastatrices d’une sévérité inhabituelle, extrêmement complexes à soigner et qui laisseront de lourdes séquelles à la majorité des patients » et explique que « chez la moitié des 500 victimes de tirs […] prises en charge, la balle a littéralement détruit les tissus après avoir pulvérisé l’os », ce qui semble impliquer que l’armée israélienne utilise des balles explosives. De son côté, l’État d’Israël prétend – comme à son habitude – que ses soldats ne font que « se défendre », sans avoir pourtant pu prouver que les manifestantEs visés étaient armés, et alors que photos, vidéos et témoignages confirment que les snipers tirent sur des civils désarmés qui ne représentent aucune menace. Et pendant ce temps, la « communauté internationale » lance des « appels au calme », demande la « fin des violences », et Israël peut continuer ses agissements criminels en toute impunité.