Le 5 mai dernier 2025, le criminel de guerre Benyamin Netanyahou et aussi Premier ministre d’Israël a déclaré que la population de Gaza serait « déplacée » vers le sud après que son cabinet de sécurité a approuvé une opération militaire élargie à tout Gaza.
Une opération qui est un effort pour « conquérir » le territoire, selon les mots d’un ministre. Le vote du cabinet de Sécurité est intervenu quelques heures après que l’armée a annoncé qu’elle mobiliserait jusqu’à 70 000 réservistes.
Une opération sans retour
La population de Gaza sera « déplacée » dans une petite zone dans le sud de la bande Gaza « pour la protéger », selon Netanyahou. Israël veut donc protéger la vie des PalestinienNEs, mais de qui ? D’Israël lui-même : on commence par détruire totalement un territoire, puis on l’attaque.
Le nom de l’opération en dit long : « Les chariots de Gidéon ». On sait que les noms d’opérations militaires sont créés aléatoirement par l’armée d’occupation, mais il s’agit ici d’une référence biblique. Dans la bible, Gidéon a mené les Juifs dans leur lutte pour anéantir leurs adversaires, les Madianites qui étaient liés aux Amalek. Aujourd’hui, il s’agit bien évidemment de tanks plutôt que de chariots. L’armée israélienne suit ici la tendance, largement présente dans la politique israélienne, qui consiste à justifier sa violence militaire criminelle par des références à la Bible.
Cette opération qui va créer une zone de concentration minuscule pour les habitantEs de Gaza a commencé lundi 19 mai au matin. Benyamin Netanyahou a déclaré qu’Israël va prendre le contrôle « de tout le territoire » de la bande de Gaza.
L’horreur sous nos yeux
Cette offensive « plus intense » suit pourtant une série de massacres notamment dans le nord de l’enclave. Selon le directeur de la Santé à Gaza : les forces israéliennes ont bombardé l’hôpital indonésien et tiré sur les patientEs en fuite. Elles ont également attaqué à plusieurs reprises l’hôpital indonésien de Beit Lahia qui est l’autre hôpital au nord de Gaza. L’hôpital, qui dessert 400 000 personnes, a été détruit trois fois. Israël cherche à briser le système de santé de Gaza et à terroriser son personnel médical. Son armée a d’ailleurs annoncé avoir assassiné un journaliste, Hassan Eslaiah, en bombardant l’unité de soins intensifs dans lequel il se trouvait à la suite d’un précédent bombardement.
Les bombardements de tentes, d’infrastructures, de commerces, de centres de soins continuent inlassablement. Même les maisons détruites par les missiles sont réduites à l’état de cendres par les unités de démolition. Sur le plan humain, le ministère de la Santé a publié un nouveau document de 1 000 pages contenant les noms, âges et autres informations des 52 959 PalestinienNEs tuéEs à Gaza. En 18 mois, près de 5 000 enfants de moins de 5 ans ont été tuéEs, il s’agit des 100 premières pages de ce document. Les 18 premières pages indiquent un âge de 0 (moins d’1 an).
En plus des massacres militaires, Gaza est affamée de manière délibérée. Par exemple, 3 000 camions d’aide de l’OMS sont bloqués en Égypte dans l’attente de l’autorisation d’entrer. Israël a pourtant annoncé laisser passer l’aide humanitaire.
L’État français complice
Devant la nouvelle escalade dans l’horreur, plusieurs pays européens ont condamné Israël mais la France n’a fait que réclamer l’entrée de l’aide humanitaire. Macron a fait une déclaration conjointe avec le Royaume-Uni et le Canada qui ne sont que des mots. Le nouveau Premier ministre canadien a même demandé une solution à deux États, un cessez-le-feu et le désarmement complet du Hamas. Autant de propositions qui se contredisent… Trump a le mérite de l’honnêteté, il a évoqué l’idée de déplacer 1 million de GazaouiEs en Libye !
Il ne faut pas s’habituer à l’horreur : pour commémorer la Nakba, 500 000 personnes ont défilé à Londres et 100 000 à La Haye ce week-end. En France, il y a encore la possibilité malgré la répression — dissolution d’Urgence Palestine — de développer un mouvement qui impose aux gouvernements européens des sanctions. La prochaine échéance nationale sera les 21-22 juin contre le Salon de l’armement pour dire qu’Israël n’est pas le bienvenu, encore moins dans un salon de l’armement et pour montrer la complicité des États, notamment l’État français.
Édouard Soulier