Des milliers de manifestantEs se sont rassemblés à Causeway Bay le dimanche 24 mai. Une fois de plus, ce sont des anonymes qui ont appelé en ligne à manifester. Il n’y avait pas de véritable organisateur. De plus, il s’agissait d’une manifestation illégale. Mais des milliers de personnes sont néanmoins descendues dans les rues.
Ce genre de scène s’est produit à plusieurs reprises l’année dernière, lors du mouvement contre le projet de loi d’extradition. Mais je n’avais plus vu un tel évènement depuis cinq mois.
Avec le début de la pandémie, le gouvernement de Carrie Lam avait imposé une restriction des libertés et interdit les rassemblements publics de plus de huit personnes.
La nouvelle que Pékin allait imposer une telle loi sur la sécurité intérieure à Hong Kong a provoqué la colère de nombreuses personnes, en particulier des jeunes. Dimanche, elles sont venues manifester.
La police a d’abord essayé de dissuader les gens de se rassembler en procédant à quelques arrestations. Mais cela a échoué. Peu après 13 heures, des milliers de manifestantEs ont occupé la rue principale. Il s’agissait principalement de jeunes. Notre petit groupe de camarades s’est joint à eux pour protester. Mais la police a rapidement tiré des gaz lacrymogènes pour empêcher la foule de s’accroître encore.
Nous avons tous et toutes couru et nous nous sommes repliés dans des rues latérales. Puis les manifestantEs se sont dispersés dans d’autres quartiers et y ont brièvement occupé les rues. Une sorte de jeu du chat et de la souris s’est répété encore et encore dans les zones commerciales très fréquentées de l’île de Hong Kong.
Finalement, au moins 120 personnes ont été arrêtées.
Je sais que nombre de manifestantEs se sont sentis satisfaits à la fin de la journée malgré les arrestations : « Nous continuons à défier votre interdiction et votre loi diabolique ! »
Lorsque je suis revenu chez moi, j’ai remarqué qu’une vidéo était très partagée sur Facebook. Il s’agit d’un policier qui s’est précipité à la porte d’un magasin, a attrapé une bouteille d’eau, puis est parti sans avoir payé. Beaucoup de gens se sont moqués du policier en lui disant « Payez ! » ou « Arrêtez-le ! » La police a fini par afficher une déclaration disant qu’elle avait payé le propriétaire du magasin au nom du policier. Je suis ravi que la police ait été embarrassée.