Depuis ce lundi, quelque 36 000 soldats, 230 unités, 140 avions et 60 navires sont mobilisés pour cinq semaines dans le cadre de manœuvres militaires de l’Otan, les plus importantes menées depuis plus de dix ans en Méditerranée. « L’Otan a besoin d’une stratégie pour le sud, dans cet arc d’instabilité qui va de l’Irak à l’Afrique du Nord », selon l’ambassadeur britannique à l’Otan. Il est difficile de ne pas voir là aussi un redéploiement qui s’opère aussi en Europe de l’Est face à la Russie.
La semaine dernière, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg s’est félicité de la décision d’Obama de maintenir plusieurs milliers de soldats américains en Afghanistan au-delà de 2016. Cette décision de prolonger encore une occupation militaire qui a débuté il y a 14 ans constitue un échec pour Obama, élu en 2008 sur la promesse de mettre fin aux guerres en Afghanistan et en Irak. Elle participe du contexte créé par la guerre en Syrie, les tensions avec la Russie de Poutine tant au Moyen-Orient qu’en Géorgie, avec en arrière-fond la montée en puissance de la Chine. Une nouvelle illustration de l’exacerbation des tensions internationales qui ruinent toutes les illusions sur la paix, un mirage dans le monde libéral et impérialiste.
« Cette décision importante ouvre la voie à une présence prolongée des alliés de l’Otan et de nos partenaires en Afghanistan », selon Stoltenberg. En fait, l’Afghanistan devient bien une base militaire pour les USA. « Je ne laisserai pas l’Afghanistan être utilisé comme un repaire pour terroristes dans le but d’attaquer encore notre pays », se justifie Obama. Sauf que la véritable leçon de la guerre en Afghanistan, comme en Irak ou en Libye, c’est qu’elle n’a fait que favoriser le développement des forces réactionnaires, intégristes religieuses. En vérité, Obama, et tous les dirigeants des grandes puissances, n’ont qu’une réponse à l’échec de leur politique, la fuite en avant militaire pour maintenir leur domination au détriment de leurs rivaux et des peuples.
Tout le reste est propagande et promesses, Obama a toujours défendu de façon pragmatique la domination des multinationales et de la finance américaines, à travers une concurrence mondiale acharnée dont le militarisme est le complément indispensable.