Publié le Samedi 15 février 2014 à 12h13.

Grèce : après le séisme, les Céphaloniens refusent le choléra !

Céphalonie est cette île grecque de la mer ionienne sur laquelle s'étaient déroulés les événements racontés dans le livre et le film La mandoline du capitaine Corelli, où l'on voyait les soldats italiens rejoindre la résistance antifasciste. Dans le même film était montré un séisme puissant, et en 1953, 450 habitantEs avaient alors trouvé la mort.

Ces derniers jours, des fortes secousses ont produit de gros dommages sur cette île qui, tout en étant un beau lieu de tourisme, vivait grâce à ses activités industrielles et agricoles, avec de riches traditions ouvrières. Se produisant en plein hiver, cette catastrophe qui n'a pas fait de victimes, est pourtant une révélation des maux de la crise. Services publics frappés par les coupes sombres et manquant de coordination, alors que des secours sont sur place ; bâtiments publics touchés car moins régulièrement entretenus ; hôpital évacué ; tentes d'urgence installées sur un stade mais sans tapis de sol malgré la pluie...

La gauche doit organiser la solidarité

Après une semaine de tergiversations, le gouvernement vient d'annoncer quelques mesures, dont des sommes pour les habitants des 1400 maisons déjà déclarées non habitables. Mais pour l'heure, c'est la solidarité populaire qui impressionne, venue de tout le pays, accompagnée d'initiatives comme celles de Médecins du Monde. Et cette solidarité est un très important enjeu : si les dons faits par de grandes chaînes commerciales sont acceptables, les Céphaloniens ont très fermement fait comprendre aux nervis de Aube dorée (Chryssi Avgi) ayant débarqué en « bons samaritains »qu'ils ne voulaient ni d'eux ni de leur offre de nourriture !

C'est à la gauche d'organiser l'aide populaire, en particulier dans les quartiers ouvriers de Lixouri, l'une des deux grandes villes. C'est ce que relève par exemple Théano Fotiou, députée de Syriza, quand elle dit, de retour de l'île : « le rôle de la gauche aujourd'hui, c'est d'aider à l'auto-organisation des gens, pour que personne ne se sente isolé et abandonné. »

D’Athènes, A. Sartzekis