Publié le Vendredi 12 septembre 2014 à 19h22.

Grèce : à l’est, rien de nouveau ?

Depuis quelques mois, le gouvernement droite + PASOK essaie de faire croire à un début de reprise, à partir de quelques chiffres moins catastrophiques que précédemment (croissance attendue de 0,6 %; budget de l’État en excédent… si on enlève les intérêts de la dette). Mais en dehors de l’accroissement phénoménal de la dette censée se réduire avec les potions mémorandum (au lieu de baisser, elle devrait passer à 322 milliards d’euros), la vraie réalité de la dette, c’est l’appauvrissement continu de la population, avec de nouvelles coupes (– 5,2 % sur les retraites) et l’effarante entreprise de démolition du service public.

En 2009, environ 952 600 personnes travaillaient dans le secteur public (sous différents statuts). En décembre 2013, il n’y en avait plus que 675 500, et 590 900 en mai 2014, la masse salariale passant de 24,5 milliards à 15,8 en décembre 2013. Et évidemment ce sont les non-titulaires, fort nombreux en 2009 (148 600) qui ont été en première ligne (12 200 en 2013).Cette saignée, orchestrée sur le thème des fonctionnaires payés à ne rien faire, a été faite à l’aide de nombreux départs à la retraite, mais elle a débouché aussi sur un gonflement du chômage, en particulier pour les non titulaires. Elle cause la paralysie de bien des services publics, ceux qui survivent étant en sous-fonctionnement du fait de l’absence de moyens, comme l’Éducation nationale.

Mais cela ne suffit ni à la troïka ni à ses petits commis du gouvernement. Pour arriver à chasser encore quelques dizaines de milliers de titulaires, celui-ci a lancé une vaste offensive d’évaluation et « mise à disposition » des employéEs, offensive contre laquelle la fédération du secteur public Adedy et les syndicats du secteur, tel Olme (enseignantEs du secondaire), mènent une mobilisation par le refus concret de ces procédures. Une bataille difficile mais qui tient, et qui a besoin de notre solidarité !