Publié le Jeudi 24 novembre 2011 à 12h36.

Grèce : manif du 17 novembre contre toutes les juntes

Les mobilisations en hommage aux étudiants de Polytechnique tués par la junte militaire le 17 novembre 1973 avaient cette année un caractère révélateur : alors que le très beau visage sculpté en hommage aux étudiants dans la cour de la fac est chaque année recouvert de couronnes de toutes provenances, cette année, les responsables de la misère sociale se sont prudemment abstenus. À l’image de la ministre de l’Éducation, coupable d’une loi cassant l’université et l’ouvrant aux forces de répression. Ainsi, le 17 novembre, à Salonique, les flics se sont invités sans appel du recteur, poursuivant et gazant tout le monde sur leur passage.

Même chose dans les manifestations : cette année, il n’y avait pas de panneau central de la confédération GSEE, dirigée par le Pasok. Pire : le drapeau étudiant de 1973, confisqué depuis des années par les jeunes bureaucrates du Pasok, a défilé seul, à savoir avec 200 jeunes socialistes et protégé par les flics, sans attendre la manif… et la colère populaire !

Si la mobilisation était moindre que ce que l’on attendait, au moins 50 000 personnes ont néanmoins défilé dans les rues d’Athènes, dont une majorité de jeunes, les syndicats de base et, comme toujours à part, un cortège de 5 000 à 10 000 personnes du KKE (PC). Les principaux slogans étaient tournés contre la présence de fascistes au gouvernement, contre la junte de 1973 et l’actuelle, et la nécessaire désobéissance, qui se concrétise aujourd’hui dans une campagne contre les taxes d’habitation soudainement intégrées aux factures d’électricité, avec menace de couper le courant si on ne peut pas payer.

Andreas Sartzekis,Athènes, le 20 novembre 2011