Vendredi 8 décembre, au Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis ont encore montré qu’ils sont les meilleurs alliés de l’État d’Israël. En opposant leur droit de veto au « cessez-le-feu humanitaire immédiat », ils encouragent le massacre et la déportation organisée de la population palestinienne.
L’État français, s’il se positionne maintenant formellement pour un « cessez-le-feu humanitaire », reste pourtant l’un des principaux soutiens à la politique criminelle de l’État d’Israël.
Gaza piégée du Nord au Sud
Où aller ? Le nord est interdit et bombardé. Et depuis quelques jours, des centaines de chars sont entrés dans le sud de la bande de Gaza. Après avoir sommé les PalestinienEs de quitter Gaza City pour aller vers le sud, c’est sur Khan Younès que l’armée israélienne mène aujourd’hui ses assauts. Elle impose de quitter à nouveau les lieux pour aller vers Rafah, point de passage vers l’Égypte, lui aussi bombardé. Avec plus de 18 000 mortEs, dont 6 000 enfants, plus de 49 000 blesséEs et des dizaines de milliers de bâtiments détruits, le chaos humanitaire est décrit par Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, comme un « enfer sur terre ».
L’objectif est clairement de pousser les PalestinienEs à l’exil, pour qu’ils ne reviennent jamais. Une entreprise d’épuration ethnique. Selon l’ONU, plus de 80 % des GazaouiEs ont été déplacés de force depuis le début de la guerre. Près de 70 % des bâtiments ont été détruits par les bombardements. Un niveau « comparable, voire supérieur, aux destructions dont ont souffert les villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale », a affirmé Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.
Coloniser pour terroriser en Cisjordanie
Cette logique prévaut aussi en Cisjordanie où l’offensive coloniale se poursuit. Dans ce territoire occupé illégalement depuis 1967, plus de 200 personnes ont été tuées par des colons depuis le 7 octobre. Profitant que les caméras sont braquées sur Gaza, colons et soldats israéliens ont réalisé des centaines de raids contre les agriculteurs palestiniens. Pillage de terres, incendie et vol de récoltes, armés de dizaines de milliers de fusils d’assaut distribués par l’armée israélienne, les colons se livrent à des ratonnades.
Comme à Gaza, l’objectif d’Israël est de pousser la population à l’exil. Ainsi, plus d’un millier de familles palestiniennes ont été expulsées en un mois. Environ 500 000 colons vivent actuellement en Cisjordanie et l’armée israélienne a fragmenté les villes palestiniennes, où il y a des centaines de points de contrôle militaires, pour veiller à ce que le sud de la Cisjordanie soit dissocié du nord. Il est urgent de mettre un terme à cette politique coloniale et meurtrière qui se déroule en toute impunité.
Construire la solidarité internationale
Le combat des PalestinienEs est aussi le nôtre. Le nombre de mortEs dans la bande de Gaza augmente de jour en jour, et le processus d’épuration ethnique en cours est un véritable crime contre l’humanité. Face à un adversaire surarmé par ses alliés occidentaux et légitimé dans son entreprise coloniale et criminelle, les PalestinienEs ne peuvent résister seulEs. C’est par la mobilisation à la base, partout dans le monde, que la résistance palestinienne peut sortir de son isolement.
Le mouvement de solidarité avec la Palestine doit s’amplifier, en combinant manifestations, réunions publiques, soutien à la campagne de BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre l’État d’Israël, en mobilisant dans nos syndicats, sur nos lieux de vie, de travail et d’étude. Il est nécessaire d’accentuer la pression sur nos propres gouvernements afin d’imposer en premier lieu un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’arrêt des bombardements et des massacres. Au-delà il faut mettre la question coloniale au centre de notre combat car elle est au cœur du système de domination israélien. Il faut donc imposer la seule issue possible, à savoir la fin du régime d’apartheid avec l’égalité des droits, l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie, la libération des milliers de prisonniers palestiniens, et le respect du droit au retour de touTEs les réfugiéEs.-