Le gouvernement iranien ne reconnaît pas les syndicats créés par les salariéEs. Il les réprime régulièrement, ainsi que les grèves qu’ils organisent. Il en va de même pour leurs manifestations, notamment à l’occasion de la célébration du 1er Mai.
Le 1er Mai n’est pas férié en Iran, et le gouvernement ne permet pas des célébrations indépendantes de ce jour de la solidarité internationale des travailleurs. Quelques jours avant le 1er mai 2019,15 syndicalistes indépendants et militantEs des droits des salariéEs ont été arrêtés. Néanmoins, des manifestations ont eu lieu le 1er mai, en particulier à Téhéran devant le Parlement.
Cette manifestation a été violemment réprimée, et 54 personnes (42 hommes et 12 femmes) ont été interpellées et incarcérées, dont Reza Shahabi et Hassan Saïdi, syndicalistes des autobus de la région de Téhéran .
Reza Shahabi est mondialement connu en raison de son action en faveur des droits des salariéEs. Il a été arrêté plusieurs fois et a passé près de six années en prison. Il souffre de multiples pathologies causées par la torture et les conditions inhumaines de détention.
Selon le communiqué du syndicat Vahed, Reza Shahabi et Hassan Saïdi sont accusés de « complot et atteinte à la sécurité nationale ». Ils risquent une peine de 30 jours de prison, et une amende équivalent à 130 fois le salaire mensuel minimum.
Aussitôt, les familles et proches des détenuEs se sont réunies devant la prison d’Evin, pour exiger leur libération immédiate.
Par ailleurs, à la suite d’un appel lancé à l’occasion de la Journée des enseignantEs du 2 mai, des enseignantEs de dizaines de villes iraniennes sont descenduEs dans la rue pour protester contre les mauvaises conditions de vie. Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations. Parmi elles, Rasoul Badaghi, Mohammad Fallahi et Mojtaba Ghoreishian.
Comme il le fait depuis 7 ans, le collectif syndical français, qui regroupe la CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires, s’est immédiatement mobilisé pour obtenir l’abandon des poursuites et la libération des personnes arrêtées. D’autres organisations comme LO de Suède et Norvège, et le TUC britannique ont fait de même.
Finalement, Reza Shahabi a été libéré sous caution le 7 mai en début d’après-midi. Les autorités l’ont même laissé prendre l’avion le 10 mai pour la France, où il est notamment invité au congrès national de la CGT.
La mobilisation se poursuit pour obtenir la libération de l’ensemble des personnes arrêtées et l’abandon des poursuite à leur encontre.
D’après des informations communiquées par Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran (SSTI).