En axant sa courte campagne électorale aux législatives de mars dernier, sur la seule promesse qu’en cas de victoire du Likoud, il n’y aurait pas d’État palestinien, Netanyahou ne laissait planer aucun doute sur sa volonté d’accentuer la colonisation...
Après la répression de la révolte du 30 avril des juifs éthiopiens, discriminés et confrontés au racisme, la formation du nouveau gouvernement, qualifié par la présidente du Meretz de « cabinet de colons coupés de la vie réelle » confirme une orientation politique toujours plus à droite.
Un gouvernement d’extrême droiteAu cours de son premier discours, devant un parterre de diplomates médusés, la nouvelle ministre adjointe des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely (Likoud), déclarait jeudi dernier que « toute la terre entre le fleuve Jourdain et la Méditerranée appartenait à Israël », invoquant la Bible et la Torah... Sa collègue ministre de la Justice, Ayelet Shaked, membre du parti d’extrême droite « foyer juif », investie elle aussi le 14 mai, n’est autre que celle qui osait déclarer au plus fort de l’opération « bordure protectrice » contre le peuple de Gaza que « les mères palestiniennes devaient mourir, et leurs maisons devaient être détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroristes. Elles sont toutes des ennemies ».À peine reconduit dans ses fonctions par Netanyahou, le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, n’hésitait pas à instaurer une mesure interdisant aux milliers de travailleurs palestiniens l’utilisation des lignes de bus israéliennes leur permettant de rentrer le soir à leur domicile. Cette disposition, sans précédent depuis l’occupation de la Cisjordanie en 1967, a provoqué un tollé des organisations de défense des droits de l’homme et d’une partie de la classe politique, dénonçant son caractère « ségrégationniste », y voyant « une nouvelle concession faite aux colons ». À peine instaurée, le Premier ministre s’est donc vu contraint de « geler » cette proposition qui n’aurait fait que dégrader un peu plus l’image d’Israël.
Tout faire pour isoler IsraëlÀ l’heure où le gouvernement israélien ne cache même plus sa volonté d’en finir une fois pour toutes avec la question nationale palestinienne et la création d’un État indépendant, la solidarité internationale, avec la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions), revêt une acuité considérable. Boycott sportif : à l’occasion du congrès de la FIFA qui se tiendra le 29 mai à Zurich, la fédération palestinienne de football entend faire adopter une résolution demandant l’exclusion d’Israël de cette organisation. Un rassemblement se tiendra devant la salle de congrès, et une pétition internationale, d’ores et déjà signée par des personnalités et de nombreuses associations, sera déposée. Boycott culturel : prenant en compte les arguments développés par la campagne BDS, les chanteuses Lauryn Hill (USA) et Marinah (Espagne) viennent à leur tour, après de nombreux autres artistes, d’annuler les concerts qu’elles devaient tenir en Israël. Boycott commercial : deux campagnes nationales sont actuellement menées par les groupes locaux de BDS France. Contre Orange, directement engagé dans le soutien logistique à l’armée israélienne pendant l’opération « bordure protectrice » ; contre Lidl, une des enseignes qui distribuent le plus de fruits et légumes importés d’Israël (13 actions simultanées se sont déroulées le week-end dernier).Des projets de grande ampleur sont actuellement en discussion pour augmenter la pression contre l’État sioniste. Les militantEs du NPA s’y investiront avec détermination !
Alain Pojolat