En Cisjordanie, 100 000 familles palestiniennes dépendent de la récolte des olives pour assurer une part importante de leur revenus annuels (entre 25 et 50 %). Cependant les attaques de colons israéliens se multiplient chaque année et compromettent cette activité.
La récolte des olives est sensée être un moment convivial où les familles palestiniennes se réunissent. Mais cet événement important de l'année est devenu un enjeu politique. Les sionistes des colonies israéliennes de Cisjordanie ne supportent pas la présence de fermiers arabes aux abords de leurs camps retranchés. Les ONG remarquent une augmentation inquiétante des attaques de colons contre les civils palestiniens ou leurs propriétés. Ce sont des fermiers agressés dans leurs champs à coup de pierres ou de barres de fer, des oliviers sciés ou brûlés, des récoltes volées. Ainsi des colons de la colonie d'Yitzhar au sud de Naplouse, qui se vantent d'être une des colonies les plus dangereuses pour les Palestiniens, ont incendié début septembre une centaine d'oliviers près du village de Burin. En Cisjordanie, 7 500 oliviers ont ainsi été détruits cette année, dont 2 500 pour le seul mois de septembre. Selon l'ONG Oxfam, les attaques ont déjà coûté 500 000 dollars aux fermiers. Brûler un olivier, c'est fermer le compte en banque d'un Palestinien. L'objectif des colons est de faire déserter les champs par les fermiers afin de s'en emparer. L'armée israélienne est censée maintenir l'ordre autour des colonies, mais dans les faits, elle transforme ces espaces en zones militaires et n'en autorisent l'accès aux fermiers que quelques jours par an « pour des raisons de sécurité ». Les fermiers n'ont alors parfois que trois jours pour s'occuper d'une centaine d'oliviers. Ils poursuivent donc la récolte en dehors des autorisations avec la peur au ventre.
La société civile palestinienne s'organise pour protéger ses fermiers. Des organisations pacifistes comme « Nous refusons de mourir en silence » ou International Solidarity Mouvement accompagnent les fermiers dans les zones à risques. Équipées de caméras et accompagnées de volontaires internationaux, elles aident à l'accélération de la récolte, filment et consignent sur leurs sites Internet d'éventuelles attaques. La présence d'Occidentaux et de caméras diminuent curieusement l'agressivité des colons.
GHPour plus d'info : http://ism-france.org/Une carte interactive diffusée par l'organisation des droits de l'homme Al-Haq illustre les attaques de colons : http://alhaq.mits.ps/index.php/multimedia/interactive-map-settler-violence