Publié le Dimanche 11 juillet 2010 à 23h23.

Le Burundi, l’UE et les élections « crédibles »

 

Le 24 mai, les Burundais-e-s votaient pour les élections communales, mais l’enjeu du scrutin dépassait largement ce cadre. Il s’agissait en fait du premier test électoral national après que le dernier mouvement rebelle armé des Palipehutu FNL (tendance ethniste «Hutu Power») ait déposé les armes (moyennant amnistie des crimes qu’il avait commis) et juste avant les élections présidentielles et législatives. De très nombreuses irrégularités jettent un doute plus que sérieux sur la sincérité du scrutin qui s’est officiellement soldé par 65% des voix pour le parti au pouvoir (CNDD-FDD) du président Pierre Nkurunziza. A l’exception de ce dernier, tous les candidats ont décidé de boycotter l’élection présidentielle du 28 juin. Inflexible, Nkurunziza bénéficie du soutien de l’Union européenne, qui, en vertu d’une équipe minimale d’observateurs (15 binômes pour près de 7000 bureaux de vote), a jugé le scrutin crédible, comme elle l’avait déjà fait auparavant au Togo ou en Mauritanie. Tandis que des attentats à la grenade ont repris dans la capitale et que le leader des FNL Agathon Rwasa se serait exfiltré en RDC, d’autres font les frais de la répression du pouvoir, comme des cadres du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD) de Alexis Sinduhije, journaliste intègre récemment entré en politique sur la base d’un programme social-démocrate, et qui a déjà goûté à la prison. Le 28 juin, Nkurunziza a été réélu à 91,62%...