Ce week-end dans de nombreuses villes européennes se sont déroulées des manifestations de solidarité avec le peuple grec qui a rejeté les politiques austéritaires en portant Syriza au gouvernement.
Même si elles disent respecter le verdict du suffrage universel, les institutions de l’Union européenne – gouvernements compris – maintiennent leur politique qui a créé une situation sociale insupportable et a conduit le peuple grec à dire : « ça suffit ! »C’est pour dénoncer et combattre d’une part ce mépris de la démocratie la plus élémentaire et d’autre part le véritable coup d’État de la Banque centrale européenne que l’on a manifesté un peu partout en Europe mercredi 11 février et ce week-end.Plus de 30 000 personnes à Athènes, entre 5 à 10 000 à Thessalonique, les Grecs ont montré leur détermination à défendre leur choix du 25 janvier et à agir pour que cessent l’austérité, l’étranglement de la dette et autres mémorandums de l’odieuse troïka. Cette dernière n’a aucun mandat populaire ni existence légale dans les traités de l’UE : son mandat, elle l’a reçu des banques qui détiennent la dette en Grèce.Dans plusieurs capitales européennes, la solidarité s’est aussi exprimée avec plus ou moins de puissance : quelques centaines à Lisbonne, Madrid, Berlin et Copenhague ; quelques milliers à Bruxelles et Londres et environ 20 000 à Rome.
Un point d’appui contre l’austéritéEn France, plusieurs centaines de manifestants dans les rues de très nombreuse villes, dont Marseille, Bordeaux, Lyon, Grenoble, Nîmes ou Quimper. À Paris, la manifestation de dimanche après-midi a réuni aux alentours de 3 000 à 4 000 personnes, à l’appel des associations de gauche grecques, Attac, CADTM, CGT Île-de-France, Femmes Égalité, les Économistes atterrés, Fondation Copernic, les diverses composantes du FdG (PCF, PG, Ensemble, PCOF...), le MJS, Nouvelle Donne, les Jeunes écologistes, etc., et bien entendu le NPA qui avait signé l’appel commun à manifester. Des militantEs de la FSU, de Solidaires et du POI étaient également présents.Les slogans qui ont été les plus entendus furent ceux contre l’austérité, la dictature de la finance et le fardeau de la dette. Pour sa part, le NPA a mis l’accent sur la responsabilité de Hollande et du gouvernement français dans la situation, et dans la nécessité d’annuler la dette et se mobiliser face aux diktats de la troïka. À Marseille, on lisait sur notre banderole : « pour sortir de leurs crises, sortons du capitalisme ! ». À Quimper, le NPA avait participé mercredi à l’occupation temporaire de la Société générale, un des symboles des banques rapaces du peuple grec.Ce week-end peut être considéré comme un moment significatif dans la lutte contre les politiques imposées par les institutions et les gouvernements des États de l’UE. Ce qui se passe en Grèce constitue un point d’appui pour les luttes en Europe, comme on le voit déjà en Espagne ou en Irlande. À nous de pousser le plus possible à l’amplification et à la radicalisation de ce mouvement. Le combat du peuple grec est notre combat ! C’est tous ensemble que nous parviendrons à mettre en échec les politiques d’austérité permanente qui ruinent les peuples et enrichissent les rentiers. C’est tous ensemble que nous parviendrons à remettre en cause le pouvoir des capitalistes et de toutes les institutions qui écrasent les classes exploitées.
Émile Fabrol