Trump se présente sur une posture, celle d’attaques répétées contre Kamala Harris, la dénigrant en raison de son sexe et de sa race.
Le programme de campagne de l’ancien président Donald Trump comprend une taxe de 10 % sur toutes les importations et de 60 % pour les produits chinois, il veut réduire les impôts sur la fortune, et envisagera des coupes dans Medicare et la sécurité sociale, supprimera le département de l’éducation, et dans son précédent mandat, il avait coupé dans les crédits de la santé et du logement.
Maiſ en tant que candidat à la préſidence pour la troiſième foiſ, Trump ne ſe préſente paſ tant ſur un programme politique que ſur une poſture, une attaque vicieuſe contre Kamala Harriſ, la rabaiſſant en raiſon de ſon ſexe et de ſa race. Il laiſſe en effet entendre que ſa race et ſon ſexe font d’elle une perſonne intellectuellement inférieure et ſocialement et culturellement étrangère. Il la qualifie également de « marxiſte et communiſte », deſ termeſ qui font d’elle une « non-américaine ».
Des propos visant à faire de Kamala Harris une « non-américaine »
Selon Trump, Kamala Harris n’est pas l’une des nôtres. En 2020, Donald Trump avait laissé entendre qu’Harris, alors candidate à la vice-présidence, n’était pas une citoyenne américaine et qu’elle n’avait donc pas le droit de se présenter aux élections parce qu’aucun de ses parents n’était citoyen américain au moment de sa naissance. C’est faux, car la Constitution américaine prévoit le droit à la citoyenneté à la naissance. Ainsi, quelle que soit la citoyenneté de ses parents, lorsque sa mère a accouché à Oakland, en Californie, en 1964, elle était une citoyenne née aux États-Unis. Trump s’est engagé à mettre fin à la citoyenneté de naissance.
Il a également laissé entendre que l’identité de Kamala Harris était en question. S’exprimant lors d’une conférence de journalistes noirs, Trump a déclaré : « Elle a toujours été d’origine indienne, et elle ne faisait que promouvoir l’héritage indien ». « Je ne savais pas qu’elle était noire jusqu’à il y a quelques années, lorsqu’elle est devenue noire, et maintenant elle veut être reconnue comme noire. Je ne sais donc pas si elle est Indienne ou Noire ». Bien que Kamala Harris soit diplômée d’une université historiquement noire et qu’elle appartienne à une sororité noire. Cependant, Trump signalait à sa base qu’elle était autre, étrangère. Étant donné que 10 % des AméricainEs sont métis, on ne sait pas très bien comment cette tactique va fonctionner.
Sexisme et diabolisation
Trump s’en est également pris à son intelligence, la qualifiant de « stupide » et de « folle ». D’autres républicains ont qualifié Harris d’« embauche DEI », c’est-à-dire une personne embauchée dans le cadre des politiques de diversification et d’inclusivité de l’emploi, mais qui n’est pas vraiment compétente pour occuper le poste.
Selon Trump, Harris est « diabolique ». Un mot qui en dit long à ses partisans chrétiens évangéliques, qui croient effectivement que Kamala Harris et d’autres démocrates sont « diaboliques ». Et cela résonne avec les adeptes de Q-Anon qui soutiennent que les dirigeants du Parti démocrate sont des pédophiles adorateurs de Satan qui ne peuvent être arrêtés que par Trump. En fait, K. Harris est connue pour ses efforts visant à mettre fin au trafic d’enfants par le biais d’actions en justice et de lois.
Les attaques de Trump sont devenues très vulgaires. Il a retweeté sur son site Truth Social une photo de Kamala Harris et d’Hillary Clinton avec la légende suivante : « C’est drôle comme les pipes ont eu un impact différent sur leurs carrières... », faisant allusion à la liaison de Bill Clinton avec Monica Lewinsky et à la relation amoureuse de K. Harris avec Willie Brown, le chef du parti démocrate californien. D’autres ont laissé entendre que K. Harris avait couché pour arriver au sommet. Dans un discours récent, J.D. Vance, le candidat à la vice-présidence de Trump, a déclaré : « Kamala Harris peut aller en enfer ».
Des mensonges qui laissent Trump en tête dans les sondages
Et puis, Trump ment tout simplement au sujet de Kamala Harris. Il a déclaré : « Harris est totalement contre le peuple juif ». Une affirmation étrange étant donné que son mari, l’avocat Doug Emhoff, est juif.
En critiquant la position de Harris sur les droits reproductifs, Trump a affirmé de manière grotesque : « Elle veut des avortements au cours des huitième et neuvième mois de grossesse, cela lui convient, jusqu’à la naissance, et même après la naissance – l’exécution d’un bébé ». Il a également affirmé de manière bizarre et infondée que « Kamala veut même faire passer des lois pour interdire la viande rouge afin de stopper le changement climatique ».
Cela fonctionne-t-il ? Trump est à 48 ou 47 % au niveau national et est en tête dans les swing states (les États en balance entre républicains et démocrates), bien que les différences se situent dans la marge d’erreur — une égalité statistique.
Dan La Botz, traduction Henri Wilno