Au Yémen, dans le sud de la capitale Sanaa, un raid aérien de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a fait 140 mortEs et plus de 500 blesséEs samedi dernier lors d’une veillée funèbre. Les victimes étaient rassemblées pour veiller le corps du père du ministre de l’Intérieur du gouvernement houthi, Djalal al Roueïchane. Ce bombardement est l’un des plus meurtriers depuis le début de la guerre engagée par l’Arabie saoudite pour prendre le contrôle du pays contre les houthis pro-iraniens et rétablir les pouvoirs du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Peu après, trois combattants pro-gouvernementaux ont été tués et quatre blessés dans un autre raid aérien de l’Arabie saoudite, mené « par erreur » contre leur propre position.
Depuis le début de l’intervention militaire de la coalition en mars 2015, cette guerre a fait, selon les Nations unies, plus de 10 000 mortEs, dont environ la moitié de civils et trois millions de déplacéEs, sur une population de quelque 23 millions d’habitantEs. Et selon l’Unicef, ce sont près de 3 millions de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire immédiate, alors que 1,5 million d’enfants souffrent de malnutrition.
Ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, se retrouve aujourd’hui dans une situation catastrophique, sacrifié aux intérêts de l’Arabie saoudite qui veut s’assurer le contrôle de la zone frontalière entre les deux pays qui recèle des gisements de pétrole colossaux. La responsabilité de ces crimes n’est pas que saoudienne : Washington soutient Ryad très concrètement. L’agence Reuters vient de rendre public le fait que, de mi-mai 2015 à février 2016, le département d’État américain a approuvé des contrats d’armement en faveur de l’Arabie saoudite d’une valeur totale de 22,2 milliards de dollars (20,2 milliards d’euros) dont certains étaient spécifiquement destinées à soutenir l’engagement militaire au Yémen. Dis-moi tes alliés, je te dirai qui tu es...