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Publié le Mardi 8 octobre 2019 à 11h31.

Les États-Unis donnent leur accord à une offensive turque dans le nord de la Syrie

Mardi 1er octobre, Erdogan a annoncé vouloir lancer sa troisième opération sur le sol syrien depuis 2016. L’objectif est annoncé : détruire la zone d’autonomie créée par les kurdes qu’Erdogan ne peut voir que comme une menace pour son pouvoir et son projet nationaliste pour la Turquie.

Mais dans la nuit de dimanche à lundi, Donald Trump a annoncé retirer les troupes américaines de la zone tampon (située entre la Turquie et la zone sous contrôle des FDS) et s’est engagé à ne pas intervenir dans le conflit à venir. C’est un feu vert donné à Erdogan pour commettre un nouveau massacre. Même si Trump est depuis revenu, en partie, sur ses déclarations initiales, celles-ci doivent nous alerter.

Nous ne pouvons être indifférent•es au sort de l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES), des populations qui vivent sur ce territoire et des combattant•es des FDS.

Un boulevard pour Daesh

Faut-il rappeler que ce sont les combattantes et combattants du YPG qui ont mis Daesh en déroute et qu’ils gardent encore les djihadistes enfermés ? Alors qu’Erdogan leur permettait de passer la frontière pour trouver en Turquie soins et du ravitaillement, 11 000 combattant•es kurdes versaient leur sang pour garantir la sécurité de la région, mais aussi la nôtre.

Brett Mc Gurk, l’ancien envoyé spécial de la Coalition Internationale contre l’État islamique a exprimé ses graves inquiétudes sur les conséquences de cette opération en termes de sécurité et en terme humanitaires.

Car, la fin de l’AANES signifierait un boulevard pour Daesh, qui disposerait de l’espace laissé et du chaos généré par l’invasion turque pour finir de se reconstruire. Les rapports américains soulignent qu’ils pourraient en avoir la force.https://www.20minutes.fr…]

De plus, selon Mc Gurk, la Turquie n’a ni l’intention, ni le désir, ni la capacité de gérer les 60 000 membres de Daesh et leurs proches détenus dans le camp d’al Hol. Le risque que ces prisonniers, libérés par l’intervention d’Erdogan forment le noyau du nouvel État Islamique est, selon lui et les services de renseignements, réel.https://www.hawarnews.co…]

Des risques humains terrifiants

Mais ce qui est encore plus terrible ce sont les risques d’enlèvements, d’extorsions, de viols de massacres que court la population civile. Lors de l’invasion d’Efrîn l’année dernière ce sont des milliers de personnes qui ont été tuées ou qui sont portées disparues. Et les déclarations d’Erdogan et de Cavusoglu le ministre turc des affaires étrangères qui parlent de « nettoyage de la zone des terroristes » donnent le ton et font présager le pire. Car le gouvernement turc a démontré depuis longtemps que tout kurde est pour lui un terroriste.https://www.lorientlejou…]

L’expérience du confédéralisme démocratique en plein chaos syrien est porteuse d’un espoir pour toute la région. Le développement de l’auto-organisation, les avancées rapides qui concernent l’écologie, le multiconfessionalisme, le respect de l’autonomie des nationalités, la répartition des richesses et les droits des femmes rendent son existence intolérable pour l’autocrate Erdogan.

Le NPA revendique le fait que le PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes, ce qui est un axe majeur de la communication et de la politique de la Turquie pour justifier l’écrasement des populations kurdes, d’un côté comme de l’autre de la frontière. Il est du devoir de l’ensemble de la gauche française d’obtenir la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne ainsi que des sanctions économiques et diplomatiques à l’égard de la Turquie.

La solidarité avec les populations du Nord de la Syrie doit prendre une toute autre ampleur. Il en va de la vie de dizaines ou de centaines de milliers de personnes et de l’avenir de l’auto-organisation, des droits des peuples, des femmes et de la démocratie dans la région.

Camille Nashorn