Le 16 mars dernier, le parlement hongrois, dominé par le parti de Viktor Orbán, a voté un amendement interdisant la tenue de la Marche des Fiertés de Budapest.
Déjà, en 2021, sous prétexte de « protection de l’enfance », toute propagande de l’homosexualité (qui peut être le fait de se tenir la main pour un couple, ou d’avoir une « allure » identifiée comme queer) a été interdite et punie de 500 euros d’amende.
LGBTI cibléEs, Orbán vacille
La Hongrie était le pays le plus libéral de la région et avait dépénalisé l’homosexualité en 1961. Aujourd’hui, renforcés par l’élection de Trump, les fascistes du gouvernement attaquent frontalement la communauté LGBTI pour s’en servir de « bouc émissaire » afin de voiler un système oligarchique et népotique ultra-corrompu.
Le parti Momentum, seul parti démocratique d’opposition qui défend le droit des LGBTI, a été chassé du Parlement et puni de 10 millions de florins d’amendes.
Orbán est menacé par un score secondaire aux élections de 2026, son gouvernement n’ayant ni enrayé la crise ni relancé le pouvoir d’achat, et tente par tous les moyens d’éliminer ses adversaires.
Selon des militantes, interviewées à Paris le dimanche 23 mars lors d’un rassemblement de solidarité en défense de la Pride et de la liberté de réunion en Hongrie, le seul moyen de faire tomber Orbán lors des élections est de manifester 1.
La communauté LGBTI ne désarme pas et s’organise pour résister et tenir la Belgrade Pride le 28 juin. Les diasporas LGBTI hongroises d’Europe appellent les eurodéputéEs à s’y rendre, ainsi que les organisations communautaires ou des droits humains comme Amnesty International. Le Conseil de Paris a promis un vœu pour que la ville soutienne les militantEs LGBTI hongroisEs.
Antifascistes extradéEs, Macron complice
Nous avons pu noter l’hypocrisie de Macron, qui devant le Parlement européen a dit apporter son soutien aux LGBTI menacéEs et en France fait arrêter, par sa police antiterroriste, un militant antifasciste condamné par contumace en Hongrie 2, menacé d’extradition et qui risque plus de 15 ans de prison.
C’est également ce qui est arrivé à Maja, militante antifasciste non binaire, extradéE par les autorités allemandes 3. Lors de son audience devant le tribunal de Budapest le 21 février, iel a rejeté l’accord qui lui était proposé et a dénoncé les violations du droit européen par la Hongrie ainsi que les conditions inhumaines qu’iel vit depuis plus de huit mois en prison. Iel est réveilléE la nuit, sa chambre est infectée de cafards et de punaises de lit, sans parler du manque d’intimité dans la prison. L’État hongrois lui reproche la même chose qu’à Gino : être antifasciste. Contre le fascisme, il y a urgence à une riposte internationale.
Hor et Manue Mallet
- 1. Cecilia F. et Dora, étudiantes et militantes pour la Pride de Budapest.
- 2. https://blogs.mediapart…
- 3. https://blogs.mediapart…-