Publié le Samedi 14 mai 2011 à 13h13.

Les victoires de la campagne BDS

La campagne Boycott-désinvestissements-sanctions (BDS) est une campagne internationaliste regroupant dans de nombreux pays des collectifs qui œuvrent pour le respect du droit international et la fin de l’apartheid israélien. Aujourd’hui on compte de multiples victoires dans ses différents champs : le boycott, les désinvestissements et les sanctions. Petit tour des dernières batailles gagnées !

En février 2011 est prévu à Tel Aviv un grand concert de Vanessa Paradis, l’actrice et chanteuse doit se rendre en Israël avec son compagnon Johnny Depp et la presse israélienne fait ses choux gras de l’événement. La campagne BDS France lui écrit une lettre expliquant la situation sur place, l’instrumentalisation politique de sa venue et lui demande de refuser l’invitation à chanter. Après quelques semaines pendant lesquelles le courrier, ainsi que ceux des boycotteurs canadiens et israéliens, est largement relayé par tous les militants dans les réseaux sociaux, Vanessa Paradis annonce qu’elle ne se produira pas à Tel Aviv, le concert est annulé. En France, c’est un véritable succès qui marque aussi le timide lancement de la campagne de boycott culturel. En mars dernier, l’université de Johannesburg a rompu ses relations avec l’université Ben-Gourion de Tel Aviv. Une pétition signée par plus de 400 universitaires de toutes les institutions universitaires d’Afrique du Sud, mais aussi des syndicats a permis de faire pression sur le Sénat de l’université qui rentre ainsi dans l’histoire du mouvement BDS. Plusieurs études (voir à ce propos le document de l’Alternative Information Center sur le boycott universitaire) ont permis de démontrer la complicité dans l’occupation et la coopération de l’université Ben-Gourion, parmi d’autres, avec l’armée israélienne. L’archevêque Desmond Tutu a largement salué cette décision et réitéré son soutien à la campagne de boycott. Bien sûr, le vote du Sénat de l’université de Johannesburg n’exclut  pas les collaborations individuelles entre les universitaires des deux campus. Là encore il ne s’agit pas de boycotter des individus mais bien des institutions. Enfin, saluons la toute récente décision du congrès des syndicats écossais (Stuc) de prendre en compte l’appel de la société civile palestinienne à BDS et de réexaminer ses relations avec l’organisation syndicale coloniale et raciste israélienne, Histadrut. Ils rejoignent ainsi des syndicats britanniques, irlandais et sud-africains. En France, seuls Solidaires, la Confédération paysanne et la CNT sont engagés dans la campagne BDS France. Le secrétaire général du Stuc Grahame Smith, a déclaré : « Le conseil général du Stuc recommande le soutien des appels au boycott et des sanctions contre Israël en raison de ses attaques contre les droits de l’homme du peuple palestinien et de ses violations du droit international. » Il s’agit bien d’une campagne pour le droit international et les multiples victoires du mouvement internationaliste BDS montrent que nous sommes de plus en plus nombreux à nous battre contre l’impunité d’Israël. Face à l’apartheid, BDS reste notre solution.

Hélène et Lindawww.bdsfrance.org