Publié le Mercredi 2 octobre 2024 à 13h00.

L’escalade colonisatrice d’Israël

Le décompte officiel fait état de 42 000 morts recensés à ce jour mais les estimations multiplient ce chiffre par cinq ! Comble de l’horreur, l’armée israélienne a remis aux autorités sanitaires de Gaza un camion rempli de 90 cadavres en décomposition sans identification ni indication des circonstances de leur décès. Ils reposent dans une fosse commune. 

Le Liban attaqué, le Hezbollah visé

L’autre front ouvert est bien sûr le Liban. Le 28 septembre, Benjamin Netanyahou a fait son discours à l’assemblée générale de l’ONU justifiant ses massacres devant une assemblée aux deux tiers vide car les déléguéEs de dizaines de pays ont quitté la salle lorsqu’il a démarré son allocution. Le Premier ministre israélien en a profité pour déclencher l’opération de bombardement (depuis un bureau au siège de l’ONU !) — de la banlieue sud de Beyrouth.

Cette énième attaque a abouti à la mort de 300 personnes mais également de plusieurs dirigeants historiques du Hezbollah dont le principal, Hassan Nasrallah, dirigeant depuis 1992. Ces attaques font suite à l’épisode meurtrier dit « des bipers ». Présentés comme une prouesse d’espionnage, ces crimes de guerre ne sont que le résultat d’années d’impunité des services militaires israéliens couverts par toutes les démocraties occidentales. Cela s’ajoute aux scandales comme Pegasus et NSO qui peuvent agir en toute impunité depuis le sol israélien. 

Une probable action terrestre à venir

Israël continue son offensive de grande ampleur sur le Liban, et au bout d’une semaine le millier de morts a été dépassé. La capitale libanaise a été prise pour cible pour assassiner des PalestinienNEs du FPLP. Israël utilise en outre des drones pour contrôler l’espace aérien libanais, et la quasi-totalité des lignes régulières ont cessé de fonctionner. Il ne reste plus que la compagnie nationale pour évacuer les personnes qui le souhaiteraient.

D’ailleurs le département d’État américain a annoncé à ses ressortissants au Liban qu’il n’organisera pas d’évacuation comme il l’avait fait pour les ressortissantEs israélienNEs (mais pas gazaouiEs) en octobre dernier. Comme en 1978, 1982 et 2006, Israël attaque et veut occuper le Liban. La doctrine coloniale israélienne est toujours la même : prendre du territoire pour créer des « zones tampons ». Cette doctrine va nécessiter de passer à une action terrestre qui semble imminente à l’heure où nous écrivons. 

Le Jerusalem Post a publié — puis supprimé — un article faisant état de la volonté de faire le Grand Israël avec une carte comprenant la Syrie, le Liban, une partie de l’Irak, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Même s’il s’agit de propagande à ce stade, il reste que c’est un aperçu de l’idéologie dominante en Israël.

Les États-Unis donnent 8,7 milliards de dollars pour Israël

Netanyahou bénéficie d’un état de grâce en continuant les attaques sur le Liban. Il espère probablement que l’Iran — qui est plutôt affaibli et en deçà en termes de capacités militaires — ripostera et lui permettra d’entraîner d’autres forces militaires directement comme les États-Unis. La guerre permanente coloniale est donc l’objectif affiché… du moins jusqu’à l’élection américaine.

Les États-Unis viennent d’annoncer une nouvelle aide de 8,7 milliards de dollars à Israël. Quand on compte l’aide directe, les ventes d’armes et les prêts accordés par toutes les banques (notamment européennes), la quasi-totalité des économies occidentales sont complices de génocide. Et malgré les faux appels à un cessez-le-feu hypocrite, personne ne va intervenir pour stopper le déchaînement israélien.Depuis un an Israël a attaqué Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie, l’Iran, le Yémen sans aucune répercussion sur le plan international. Sa nouvelle place consultative a permis à l’Autorité palestinienne de faire voter des sanctions par l’assemblée générale de l’ONU mais, sans politique pour les appliquer, elles resteront lettre morte. 

Il faut donc la mobilisation dans la rue et dans les syndicats bien sûr. Stopper les livraisons d’armes mais aussi stopper les livraisons d’argent. La campagne Don’t Buy into the Occupation (DBIO) cible la BNP qui fait plusieurs prêts au complexe militaire israélien ainsi qu’à ses banques en 2024. Cette pression sur les banques doit s’accentuer. C’est une campagne BDS commune notamment avec Attac contre la BNP à la suite du désengagement d’AXA. Sans argent pas d’armes. Sans armes, pas pas de guerre, pas d’occupation.

E.S.