Publié le Samedi 8 octobre 2011 à 09h09.

Londres : une Europe contre l’austérité

La Conférence européenne contre l’austérité s’est tenue le samedi 1er octobre à Londres et a réuni près de 700 personnes, dont 150 venues de différents pays d’Europe, issues de syndicats, du monde associatif et de partis. Durant cette journée, les délégués ont échangé dans le cadre d’une vingtaine d’ateliers sur l’analyse de la crise du capitalisme, de ses conséquences économiques et sociales, des alternatives qui peuvent être élaborées et des moyens d’agir en commun. Il était clair que les réfractions de la crise sont multiples, notamment en ce qui concerne les différentes formes de racisme.

Lors du meeting final, l’intervention de Sonia Mitralia du CADTM de Grèce, pays devenu véritable « laboratoire de l’austérité », a donné un tableau saisissant d’une société en train d’être littéralement démolie par la folie capitaliste, qui entraîne notamment une dégradation dramatique de la situation des femmes, mais également de la résistance acharnée et lucide du peuple de Grèce.

De manière générale, plusieurs constatations faisaient accord : la gravité de la crise du capitalisme et son caractère durable, la nécessité de la mise en commun d’un large arc de force pour résister et construire une autre société, l’importance de la bataille idéologique contre la propagande des dominants qui visent à la légitimation du règlement de la crise sur le dos des peuples.

Ces convergences apparaissent clairement dans la déclaration finale issue de la conférence. Toutefois, celle-ci ne s’est pas contentée de diagnostics globaux partagés, elle a également mis dans son agenda des perspectives d’actions communes concrètes. Ainsi, les débats ont intégré la nécessité de campagnes d’audits des dettes publiques, auxquelles un atelier spécifique était consacré, et la remise en cause des dettes illégitimes.

Plus significativement encore, la déclaration finale a non seulement appelé au succès d’échéances internationales, comme la journée d’action européenne des « Indignés » le 15 octobre et la mobilisation contre le G20 au début du mois de novembre à Nice et Cannes, mais s’est également exprimée pour des journées de mobilisation effectives à l’échelle du continent.

Il s’agit d’un pas de plus pour la mise en œuvre d’un internationalisme pratique, en action. Dès lors, l’enjeu pour les anticapitalistes est d’œuvrer à de telles convergences à l’échelle du pays mais également de faire vivre ce cadre européen en travaillant à son élargissement géographique, à l’intégration de nouveaux thèmes (comme l’écologie) et à l’enrichissement du spectre des organisations y participant.

Suren