Le gouvernement de « troïka intérieure » (droite, Pasok et la petite scission du Synaspismos, Dimar) accentue ces dernières semaines sa fuite en avant.Il joue actuellement sur deux tableaux, non seulement pour détourner des vrais problèmes, mais parce que dans une telle période de crise, le roi est nu et l’État en est quasi réduit à ses fonctions répressives essentielles. Aussi, gêné aux entournures par les scandaleuses tentatives de camoufler les noms de dépositaires de comptes en Suisse, mais surtout conscient des risques d'explosion sociale, ce gouvernement accentue ses attaques sur deux points. Répression contre tout ce qui ressemble à une gauche anti-autoritaire, et feu vert aux actions racistes, qu'elles soient légales (rafles d'immigréEs) ou illégales… On le voit avec l'assassinat jeudi 17 janvier d'un jeune Pakistanais par deux sbires des nazis deChryssi Avgi, le mobile retenu enlevant à leur crime toute forme de racisme…Mise en scène ratéeLe gouvernement a mis en scène ces dernières semaines l'évacuation policière de squats présentés comme repaires de terroristes. À chaque fois, le pitoyable porte-parole du gouvernement a exigé de Syriza la condamnation de ces occupations, tentant de créer avec l'aide généreuse des médias dominants, l'image d'un pays où les « extrêmes » – nazis d'un côté, Syriza de l'autre, sans parler de la gauche anticapitaliste – menaceraient la paix civile. Comme si ce gouvernement appuyé sur l'extrême droite n'étaient pas les fauteurs de misère !En fait, l'opération a en partie échoué : d'une part, parce que ces occupations, vieilles pour certaines de plus de 20 ans, étaient bien acceptées par les habitantEs des quartiers, et d'autre part parce que samedi 12, le camp « anti-pouvoir » a relevé le défi en organisant une belle manif de 10 000 personnes où fleurissaient les drapeaux rouges et noirs.Les anti-nazis dans la rueCe samedi 19 janvier, c'est une belle manifestation, émouvante avec la participation des amiEs du jeune Pakistanais assassiné, qui a occupé le centre d'Athènes, à l'appel de comités unitaires. Plus de 10 000 personnes là encore, avec la participation de quelques structures syndicales, d'associations d'immigrés, d'Amnesty International, de la gauchepolitique (principalement autour d'Antarsya). L'exigence était la fermeture des locaux des nazis de Chryssi Avgi. Beaucoup de jeunes, mais trop peu de lycéenNEs, une manif combative, mais une participation pas à la mesure des provocations racistes et nazies (les nazis donnés à 12 % dans un dernier sondage).La prochaine échéance doit donc absolument viser à l'élargissement en direction des jeunes et des travailleurs. Cette manifestation était une étape importante, montrant comme le disaient les autocollants que « face aux nazis, pas question d'avoir peur ! ». Le lien entre la montée du nazisme et les mesures antisociales du gouvernement a été dénoncé, tout comme la politique anti-immigréEs du gouvernement et les rafles policières, baptisées cyniquement « Zeus hospitalier ».Homère s'étranglerait, lui qui écrivait « Zeus se fait le vengeur du suppliant, de l'hôte. Zeus est l'Hospitalier : il amène les hôtes et veut qu'on les respecte » !A. Sartzekis
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