Publié le Mercredi 22 février 2012 à 14h41.

MES : l’austérité gravée dans le marbre

Mardi 21 février, le suspense bat son plein. Le Mécanisme européen de stabilité (MES) passera-t-il à l’Assemblée nationale grâce à l’abstention des députéEs PS ?

Le MES a été adopté par les États membres de la zone euro, le 2 février dernier. Son but officiel est de remplacer le Fonds européen de solidarité pour aider les pays en difficulté. Mais le MES n’est en aucun cas conçu dans l’intérêt des peuples. Il ne pourra être activé que « si cela est indispensable pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et de ses États membres ». Les États s’engagent, dès lors que l’aide est acceptée, à verser leur contribution dans les sept jours de la demande. Les Parlements ne seront pas consultés, ce seront la Commission européenne, la BCE et... le FMI qui prendront la décision d’accorder l’aide ou non, ensuite, les pays ne pourront que payer.

Mais, évidemment, aucune aide ne sera accordée sans conditions du genre de celles qui sont imposées à la Grèce et qui continuent d’enfoncer sa population dans la misère. Et c’est là que le bât blesse, car la mise en place du MES est obligatoirement liée à l’acceptation du Traité Merkozy qui doit être approuvé en mars et dont Hollande a pourtant assuré qu’il le remettrait en cause, sitôt élu : « Il est reconnu et convenu que l’octroi d’une assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes en vertu du MES sera conditionné, à partir du 1er mars 2013, à la ratification du TSCG par l’État membre concerné ».

Quant à Sarkozy, nouveau chantre du référendum, il ne se risque pas à en proposer un sur la question des traités. D’ailleurs, ceux-ci ne sont envisagés que pour passer par-dessus les syndicats, lorsqu’ils n’acceptent pas de nouvelles régressions sociales. Il faut dire qu’il nous a déjà fait le coup du Traité de Lisbonne après le non au référendum sur le TCE.

Lorsque le capitalisme est en crise, il n’a que faire de la démocratie. Nous devons continuer les mobilisations, dénoncer ces traités, construire des collectifs contre la dette illégitime, partout. Et le 29 février prochain, participer en masse aux mobilisations appelées par la Confédération européenne des syndicats contre les traités de l’austérité.