Publié le Vendredi 17 octobre 2014 à 08h00.

Mexique : massacre de 43 étudiants par la police et la pègre

Le 26 septembre dernier, la police et des hommes de main de la pègre des narcotrafiquants ont assassiné 43 étudiants. Ceux-ci s’étaient rendus avec leurs camarades de l’École normale d’Ayotzinapa dans la ville d’Iguala, dans le Guerrero, un des États les plus pauvres, où la corruption, la violence policière, voire la torture, sont la règle.

Ils protestaient contre le sous-financement de l’éducation et pour tenter de collecter des fonds pour leur école. Ils avaient intercepté deux autobus de transport public pour rentrer chez eux à 150 kilomètres de là. La police s’est interposée sur ordre de l’épouse du maire qui craignait que les manifestants ne viennent perturber une cérémonie officielle. Le maire a laissé la police tirer au fusil d’assaut sur les étudiants et les kidnapper pour les exécuter. Le couple est en fuite.

Dix charniers, contenant plus d’une trentaine de cadavres calcinés, ont été découverts. 34 personnes ont été arrêtées dont 26 policiers municipaux. L’enquête a confirmé que la police locale avait agi en étroite collaboration avec un gang de narcotrafiquants auxquels le maire et sa femme sont intimement liés. Plus d’une semaine après le drame, le président Pena Nieto a été obligé d’exprimer sa « consternation » et de promettre qu’« il n’y aura pas d’impunité », sans convaincre...

Des manifestations de dizaines de milliers de personne ont eu lieu dans les rues de Chilpancingo, capitale du Guerrero, mais aussi de Mexico et de San Cristobal, de Las Casas, au Chiapas, à l’appel de l’Armée zapatiste, pour demander justice. « Vous n’êtes pas seuls ! La lutte continue », criaient des dizaines de milliers de personnes venues appuyer les familles et les proches des 43 étudiants assassinés.