Les Indiens du Chapias sont en lutte à San Cristóbal de las Casas, au Mexique. Ils réclament la libération de ceux qui luttent contre les gigantesques projets touristiques de Palenque-Agua Azul (2 970 chambres, 1 380 chalets, un golf…) et contre les projets de production d’agrocarburants et d’extraction pétrolière dans la forêt Lacandone ; projets qui menacent les communautés indigènes tzeltals et tzotzils. Une campagne nationale et internationale est lancée.
Voici la traduction de leur tract : Liberté des prisonniers en grève de la faimDepuis le 29 septembre, six prisonniers appartenant à différentes organisations ont entamé une grève de la faim et trois d’entre eux sont dans un état critique. Cette action extrême dans laquelle les prisonniers risquent leur santé et leur vie a été décidée pour protester contre les violations des droits de l’homme dont ils font l’objet. La plupart d’entre eux ont été torturés physiquement et moralement lors de leur détention avant leur jugement. Tous sont des Indiens et l’espagnol n’est pas leur langue maternelle, or ils n’ont eu aucun interprète lors des auditions et de leur procès. Certains sont illettrés et ont été forcés de signer des déclarations sans en connaître le contenu. En prison, leurs conditions de vie sont misérables : ils souffrent du froid et leurs cellules sont surpeuplées. Ils n’ont pas accès aux soins médicaux, les visites sont restreintes et ils sont harcelés pour qu’ils cessent leur grève de la faim. Par exemple, Rosa Diaz est constamment menacée d’être séparée de son fils âgé de deux ans. Plusieurs de ces prisonniers ont été condamnés à plus de dix ans sans preuves réelles contre eux, c’est le cas de Alberto Patishtàn1. Plusieurs cas ont été instruits par le centre des droits de l’homme, Fray Bartolomé de Las Casas, comme celui d’Alberto, et il a été prouvé que leur détention répond à des motivations politiques. Voilà pourquoi leurs familles ont commencé une occupation de la Plaza de la Resistencia (à San Cristóbal de las Casas) et y resteront jusqu’à ce que leur mari, leur père, leur frère, leur mère soit libéréE.Dans un pays où règnent la violence et l’impunité, il devient nécessaire et urgent de construire une justice. Apportez votre soutien pour la libération des prisonniers en grève de la faim.
La Voix de l’Amate, Les solidaires de La Voix de l’Amate et Les Voix innocentes.
Marie S., le 28 octobre 20111. Par mesure de représailles, Alberto Patishtán Gómez a été transféré vers une prison fédérale à 2 000 kilomètres du Chiapas, en raison de son rôle de leader dans la grève de la faim et dans les revendications portées par les prisonniers en matière de droits de l’homme.