Au niveau cantonal comme au niveau fédéral, les parlements suisses n’ont pas attendu une dissolution pour être divisés en trois blocs
Et, si la droite et l’extrême droite s’allient pour former une majorité réactionnaire et néolibérale, le parlement municipal en Ville de Genève reste, lui, à gauche grâce à l’apport de la gauche radicale dont solidaritéS est membre.
Maintenir une majorité de gauche
Pour les élections de 2025, le risque existait que les scissions successives au sein du mouvement empêchent de maintenir cette majorité mais aussi ce rôle de boussole de gauche vis-à-vis de l’exécutif rose-vert !
Jusque très tard dans la nuit, la veille du dépôt des listes, les camarades ont négocié un accord entre le Parti du Travail — parti communiste local, dont le président est issu d’une première scission de solidaritéS et sera notre candidat à l’exécutif (élu lui aussi au suffrage universel direct) —, le DAL (petit groupe local) et l’UP (Union populaire, issus de la dernière scission, toujours, de solidaritéS). Outre l’aspect financier négocié ces derniers mois (dette de l’UP sur le non-versement de jetons de présence), solidaritéS avait mis son véto sur la candidature de personnes ayant participé à des atteintes à la personnalité (actes ou propos portant atteinte à la santé physique et psychique, à l’intégrité morale et à la considération sociale) de membres du mouvement.
Appuyer les luttes au conseil municipal
L’accord conclu, nos 51 candidatEs partent uniEs à l’assaut du Conseil municipal ! Pour y faire quoi ? Poursuivre le travail mené par nos éluEs pour appuyer les luttes dans les quartiers, au niveau syndical, celles des employéEs de la Ville, soutenir parfois des projets de la majorité de gauche et tenter à un échelon local de contrebalancer les projets néolibéraux du parlement cantonal, voire du fédéral.
Par exemple, dans le quartier des Pâquis, le plus densifié et le plus populaire de la Ville, nos éluEs ont pu, en plus de participer à des actions de dégrappage du bitume par les associations, soutenir des projets de végétalisation au sein du Conseil, ou alerter de la situation d’immeubles laissés à l’abandon dans une Ville dont le principal problème est de se loger. C’est aussi rappeler à l’exécutif rose-vert que l’annuité versée aux employéEs de la Ville n’est pas une prime au bon vouloir de l’employeur mais bien un droit des salariéEs, mais c’est aussi s’allier avec ces mêmes roses-verts pour voter un budget déficitaire qui permet la création de 108 emplois contre l’opposition de la droite et de l’extrême droite. C’est soutenir les projets de gauche de ce même exécutif lorsqu’ils répondent aux besoins de la population, comme la municipalisation des crèches, ou appuyer les revendications de la Grève féministe quand elle demande un local ou la féminisation des noms de rues. C’est, en plus de participer à une occupation avec les mineurs non accompagnés d’un bâtiment public, porter au sein du Conseil la revendication de leur collectif de lutte dans sa demande d’une carte municipale d’identité. C’est en plus de participer aux mobilisations fortes à Genève (plusieurs milliers de participantEs à chaque manif) de soutien à la Palestine contre la politique fédérale de « neutralité pro-israélienne », voter 200 000 francs de subvention à l’UNRWA pour tenter de pallier le désengagement de la Confédération.
Au-delà de cet enjeu genevois, solidaritéS continuera à se battre sur tous les terrains nécessaires, dans la rue comme dans les parlements, dans une perspective anticapitaliste, éco-socialiste, internationaliste, féministe et antiraciste notamment avec nos camarades du NPA-l’Anticapitaliste.
Thomas Vachetta