Publié le Jeudi 20 mai 2010 à 23h45.

Nouvelle grève générale en Grèce....

La grève générale semble une nouvelle fois très largement suivie aujourd'hui et les manifs à Athènes comme dans les autres villes du pays étaient encore très grosses ce matin. A Athènes, les chiffres de 20 000 manifestants donnés par la police et retransmis dans la presse sont très inférieurs à la réalité ! Si la participation est en baisse par rapport au 5 mai, le cortège principal rassemblait bien au-delà de 50 000 personnes, et la tonalité des slogans restent aussi déterminée , d'autant que la confédération du privé GSEE et la Fédération du secteur public ADEDY appelaient aujourd'hui aussi contre le projet de loi réformant la protection sociale , avec le départ à la retraite repoussé d'au moins 3 ans ! La colère était dans les slogans et sur les panneaux. Les enseignants du primaire et du secondaire formaient un très très gros bloc avec leurs syndicats, et une nouvelle fois, des syndicats de base exigeaient la poursuite des mobilisations, avec la question de la reconduction des grèves qui va devenir le véritable enjeu, sous peine de connaître une situation à la ''syndicats-français-en 2009'', avec épuisement des travailleurs en journées de 24 heures. Beaucoup de monde aussi avec la gauche radicale et anticapitaliste, qui défilait derrière les syndicats de base.

La manifestation a rendu hommage aux trois travailleurs morts le 5 mai asphyxiés dans l'incendie par des molotov de leur agence bancaire, au pied de laquelle étaient déposés fleurs et couronnes. Cet acte a été hier et aujourd'hui le prétexte d'un déploiement policier délirant, avec fouilles préventives, qui ont valu à différents militants d'être embarqués par les prétoriens, sans raison fondée évidemment: simples arrestations préventives ...de militants syndicaux et politiques, dont des membres de Syriza et d'Antarsya! Le regroupement de gauche anticapitaliste ANTARSYA, qui a eu l' ''honneur'' de voir son cortège massif ''encadré'' par les Rambo, dénonce ce climat policier très inquiétant.

Le regroupement syndical du KKE (PC grec), PAME, a manifesté une nouvelle fois à part, et surtout a tout fait pour ne plus être là quand allait arriver la manif principale : il semble que les dirigeants staliniens aient été quelque peu inquiets des rapprochements entre manifestants qui se sont opérés les 5 et 6 mai !

Au terme de cette journée de mobilisation massive, la bataille pour l'unité reste à l'ordre du jour, mais les initiatives pour populariser la grève reconductible en la montrant comme la seule perspective réaliste relèvent aussi des priorités.

A. Sartzekis

Athènes, 20 mai 2010