Publié le Jeudi 2 juin 2016 à 09h52.

Obama et Hiroshima : ni excuses, ni regrets

Obama est le premier président américain à se rendre à Hiroshima, symbole de la barbarie nucléaire où fut larguée le 6 août 1945 la première bombe atomique, « Little Boy », suivie, trois jours plus tard, par celle de Nagasaki. Ces deux bombes firent 210 000 morts, un monstrueux essai décidé cyniquement par l’état-major américain alors que le Japon avait déjà perdu la guerre, pour semer la terreur non seulement contre la population japonaise mais à la face du monde entier. Les USA s’affirmaient la première puissance mondiale.

Pleinement dans son rôle, Obama a plaidé pour un monde sans armes nucléaires... sans avoir aucun mot d’excuse ou de regret à l’égard du peuple japonais comme des peuples du monde. Pas plus d’ailleurs que le Premier ministre japonais Shinzo Abe n’en a exprimé à l’égard de la barbarie semée par l’armée japonaise contre les autres peuples d’Asie.

« Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel », a déclaré Obama devant le mémorial aux victimes Ce jour-là, le monde « a changé pour toujours », cette bombe a « démontré que l’humanité avait les moyens de se détruire elle-même ». « Nous sommes venus réfléchir à cette force terrible libérée dans un passé pas si lointain. Nous sommes venus pour rendre hommage aux morts. […] Leurs âmes nous parlent, elles nous demandent de regarder au fond de nous-mêmes », a-t-il ajouté alors que Shinzo Abe évoquait « un nouveau chapitre de l’histoire de la réconciliation entre le Japon et les États-Unis ».

C’est bien là la question. Obama s’est inscrit dans la continuité de Truman, président en 1945, qui n’avait pas eu « le moindre regret ». Comme lui, il fait le job, venant ainsi celer l’alliance avec le Japon contre la Chine dans la concurrence acharnée entre grandes puissances pour la domination du monde. Un monde sans armes nucléaires ? Une pure hypocrisie, une mise en scène, alors que les budgets militaires ne cessent de croître…