Le 26 août dernier, la résistance palestinienne et le gouvernement israélien ont conclu un cessez-le-feu après 51 jours de bombardements de Gaza, territoire palestinien sous blocus, provoquant plus de 2 000 morts, 10 000 blessés et pas loin d’un demi-million de déplacés. Malheureusement, si ce cessez-le-feu traduit une défaite militaire et politique pour Israël que les sondages sur la popularité de Netanyahou ont très bien montré, il ne traduit en rien espoir d’amélioration des conditions de vie des palestiniens et de la reconnaissance de leurs droits.
À Gaza, la situation est catastrophique depuis la fin de la guerre déclarée par Israël. En plus des morts, des blessés et des déplacés, un nombre incalculable d’habitations, 200 écoles et la seule centrale électrique de l’enclave sont détruites. Dans certains endroits, les habitantEs sont désormais obligés de creuser des puits pour avoir accès à l’eau. Le coût des dégâts s’élèverait à 4 milliards d’euros selon les Nations unies. L’accord sur la reconstruction a bien eu lieu entre Israël et les PalestinienEs, mais là aussi la puissance coloniale impose ses conditions en voulant faire vérifier l’entrée des marchandises via l’ONU, niant de fait les institutions palestiniennes.Malgré les négociations indirectes qui continuent entre PalestinienEs et Israël, il n’est en aucun cas question de la levée du blocus, de la création d’un port ou d’un aéroport dans la bande de Gaza. D’ailleurs Israël met comme condition à tout accord de long terme la démilitarisation de Gaza. Chacune des promesses de Netanyahou à l’issue du conflit armé n’aura été que mirage pour le peuple gazaoui.
Répression et colonisation s’accroissentEn Cisjordanie, la colonisation et la répression s’est accélérée en prenant prétexte de l’assassinat de trois jeunes colons, prétexte servant à l’attaque de Gaza. Et comme si cela ne suffisait pas, l’État sioniste a annoncé la saisie de 400 hectares de terres dans la région de Bethléem dans le but d’étendre la colonie de Gva’ot.Avec 7 500 nouveaux colons en six mois, Israël démontre qu’il n’est pas prêt du tout à renoncer à son projet de « grand Israël ». Depuis le mois de mai dernier, plus de 25 Palestiniens ont été assassinés et des dizaines gravement blessés par l’occupant en Cisjordanie. En parallèle de l’opération à Gaza « bordure protectrice », 2 000 Palestiniens de Cisjordanie ont été emprisonnés, portant le nombre de détenu à plus de 7 000.Avec ou sans opération militaire, Israël reste un État criminel. Comme l’a dit Salah Hamouri lors de la dernière Université d’été du NPA, la guerre de Gaza fait partie d’une guerre déclarée au peuple palestinien depuis 65 ans. Qu’il y ait offensive militaire ou pas, Israël prive en permanence les habitantEs de Gaza et de Cisjordanie de certains de leurs droits les plus élémentaires. Pour les uns, c’est un blocus complet de leur territoire, offensives militaires régulières, privation de certaines ressources, tandis que pour les autres, c’est une occupation grandissante, le contrôle des ressources en eau, la construction d’un mur d’apartheid et de colonisation et des arrestations arbitraires. Tout cela avec la complicité de la communauté internationale depuis plusieurs dizaines d’années.
De Bethléem, Camille Acac