Publié le Mercredi 24 juillet 2024 à 16h30.

Pas de trêve olympique pour le capitalisme

Le 26 juillet, Paris 2024 est lancée. En présence du président d’Israël, le même qui écrivait il y a quelques mois sur des obus destinés à être lancés sur Gaza par l’armée israélienne. En chef d’État, il vient saluer les athlètes du comité national olympique israélien. En chef d’un État qui bafoue le droit international ! 

Comme bien d’autres États qui foulent eux aussi aux pieds les droits humains… Comme la Chine avec les Ouïghours, comme l’Iran, comme la Birmanie qui assassine ses opposants. Comme la Russie dont les athlètes ont un traitement différencié.

Certains ont les honneurs, d’autres non ! C’est sans doute cela l’esprit olympique ! Nous n’avions pas compris. Le temps d’un spectacle, rigoureusement orchestré, savamment chiffré, il faudrait donc, comme nous y enjoint Macron, faire une « trêve ». 

Et pourtant, nulle trêve pour l’exploitation, le nettoyage social et le contrôle généralisé des populations. Pas de trêve sociale, non plus ! Les danseurs viennent nous le rappeler. Eux dont les contrats ne respectent pas le droit du travail, ne pourraient bénéficier d’une rémunération digne… faute de budget. La CGT-Spectacle a d’ailleurs déposé un préavis de grève. 

Quand on se souvient que six enquêtes préliminaires en lien avec les JO sont en cours pour des soupçons de « prise illégale d’intérêts », « favoritisme » et « trafic d’influence » — la dernière en date concerne la rémunération de Tony Estanguet, président du COJOP — le spectacle semble moins minutieusement préparé.

Pas de trêve pour la société du spectacle, pour le sport devenu marchandise, pour l’hypocrisie glaçante du Comité international olympique qui demande aux seuls athlètes russes et biélorusses de participer sous bannière neutre, en raison de l’invasion de l’Ukraine, et vérifie qu’aucun n’a activement soutenu cette invasion.

Alors que bien des participants sont de formidables athlètes, nous ne saurions détourner le regard de cette hypocrite instrumentalisation politique à géométrie variable, qui dénonce à juste titre l’invasion de l’Ukraine, mais se tait sur la guerre génocidaire, l’occupation illégale des territoires palestiniens et l’éventuelle participation des athlètes israéliens à des exécutions d’enfants palestiniens ! Un spectacle dont Jupiter ne lasse pas puisqu’il veut recommencer pour les JO d’hiver de 2030…