Il y a déjà plus de trois ans, le 17 octobre 2011, la déclaration d’Aiete en faveur du processus de paix était signée par des experts internationaux reconnus. Trois jours plus tard, l’ETA annonçait l’arrêt définitif de la lutte armée. Depuis, la société et les organisations progressistes du Pays basque engagent toutes leurs forces en faveur d’une résolution pacifique, démocratique et politique du conflit...
En octobre dernier, le groupe de dialogue du Pays basque Nord (composé d’éluEs, de représentantEs politiques et syndicaux) signait une déclaration qui appelait le gouvernement français à participer au processus de paix et proposait une série de mesures à prendre.Mais force est de constater que ces initiatives en faveur de la paix sont unilatérales. Les États espagnol et français persistent dans la voie répressive : arrestations, procès, condamnations se poursuivent. La situation des prisonnierEs et des exiléEs ne change pas. Aussi la mobilisation se développe.
À Bilbao, contre l’isolement et la dispersion des prisonniers politiques basquesSARE (réseau citoyen pour les droits des prisonnierEs et des exiléEs politiques basques) appelle à manifester à Bilbao le 10 janvier à 17 h 30 pour le rapprochement et le regroupement des prisonnierEs politiques. Ils sont au nombre de 700. CertainEs sont gravement malades, et dispersés dans les prisons espagnoles et françaises, ce qui oblige leurs familles et amiEs à parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres pour les visiter.Ces mesures de dispersion tentent de nier la dimension politique du conflit, elles signifient pour les prisonniers exil et isolement. Et le bilan humain est lourd, dû aux risques d’accidents liés aux longs déplacements (plus de 400 accidents de la route depuis 1989, 10 pour l’année 2014). Contre la dispersion, des dizaines de milliers de personnes sont attendues à Bilbao. Des bus sont organisés depuis Iparralde (Pays basque Nord).
À Bayonne, Aurore Martin, Haizpea Abrisketa et 33 militantEs en procèsAurore Martin et Haizpea Abrisketa, toutes deux de citoyenneté française, font partie des 35 militantEs de la gauche abertzale qui passeront en jugement à partir du 12 janvier prochain devant l’Audienca Nacional à Madrid. Le procès devrait durer six mois. Ces militantEs encourent jusqu’à 10 ans de prison pour des actes politiques (rédactions d’articles, réunions, participation à des meetings...) ayant eu lieu dans les années qui ont suivi l’interdiction en Espagne de Batasuna, Segi, etc. Sous le prétexte de participation à une activité terroriste, c’est de fait leur activité politique que l’État espagnol veut réprimer.Un collectif d’organisations, dont le NPA, dénonce cette atteinte aux droits élémentaires que sont les droits d’opinion, d’expression et de réunion, dénonce également l’utilisation de législations et mesures d’exceptions comme le mandat d’arrêt européen (MAE).Le collectif appelle à protester dans la rue pour exiger l’arrêt de la répression et la relaxe pour les 35 inculpéEs. Il organise un rassemblement à Bayonne le 12 janvier à 18 h 30 devant la mairie.
Claude Larrieu