Publié le Jeudi 6 juin 2013 à 15h25.

Pays basque: une grève difficile mais nécessaire

Le jeudi 30 mai a eu lieu au Pays basque une journée de grève appelée par les syndicats basques ELA, LAB, ESK, STEE-EILAS, EHNE, HIRU, CGT-LKN et plus de cinquante groupes sociaux.Elle ciblait deux objectifs. En premier lieu, dire Ya basta ! aux politiques mises en œuvre depuis le début de la crise par le gouvernement d'Espagne et les gouvernements de la Communauté autonome du Pays basque et de la Navarre. Il s'agissait aussi d'amorcer un processus d'« accumulation de forces, de luttes pour construire une alternative au Pays basque » à partir d'une charte des droits sociaux pour le Pays basque.

Mobilisation inégaleD'après les données fournies par les syndicats, la grève a été suivie par 59,88 % des 516 entreprises industrielles de plus de 50 travailleurs de Araba, Bizkaia et Gipuzkoa, et 70 % de grévistes dans 211 autres entreprises. Mais, sauf dans le secteur de l'éducation, elle n'a pas percé au-delà des équipes militantes. En particulier, les salariéEs de grandes entreprises comme Michelin et Mercedes n'ont pas suivi l'appel, et ceux des coopératives de Mondragon (Fagor, Eroski, etc.), qui habituellement marquent le thermomètre de la réussite ou non des grèves générales dans le Pays basque, n'ont pas rejoint le mouvement. À cela s'ajoute la faiblesse des piquets de grève, et à quelques exceptions près, la grève n'a pas eu de visibilité et, contrairement à d'habitude, n'a pas perturbé la vie quotidienne des villes et villages. Les manifestations étaient également plus faibles : 85 000 contre 110 000 le 26 septembre (jour de la dernière journée de grève appelée par les mêmes organisations). Il y avait néanmoins un niveau de mobilisation loin d'être négligeable en ces temps difficiles. Cette grève générale a servi à montrer la volonté d'un large spectre politique, syndical et social, majoritaire dans le Pays basque, de construire la lutte et la mobilisation dans une période où le pire n'est pas le chômage et la crise, mais surtout l'absence de réaction sociale et syndicale qui s'est installée dans le paysage politique. L'importance de cette initiative est que, malgré toutes les difficultés, la mobilisation a permis d'exprimer le rejet des politiques actuelles.

Josu Egireun