Publié le Vendredi 9 décembre 2011 à 17h07.

Pays basque : « Une solution démocratique maintenant ! »

De nombreuses organisations et personnalités du monde politique, syndical, associatif, appellent à manifester massivement le samedi 10 décembre à Bayonne sous le mot d’ordre « Pays basque : une solution démocratique maintenant ».

Elles signent un texte d’appel unitaire dans lequel on peut lire : « L’ETA a annoncé le 20 octobre l’arrêt définitif de l’activité armée. La balle est maintenant dans le camp des deux États. Un nouveau contexte s’ouvre en Pays basque, dans lequel il nous paraît important d’intervenir. Nous voulons une résolution politique, démocratique et pacifique au conflit. Nous voulons une normalisation de la vie politique et nous voulons que les droits démocratiques, que les droits civils et politiques, soient respectés pour toutes et tous ». Elles entendent « participer activement et directement au processus démocratique » qui doit amener une solution intégrale, démocratique, discutée, et elles impulseront « la réconciliation, la reconnaissance, la compensation et l’assistance de toutes les victimes ».

Plusieurs revendications immédiates sont avancées :- le regroupement des prisonniers politiques basques en Pays basque avec l’amélioration des conditions de détention, la libération des prisonniers malades ou conditionnables ;- la légalisation des organisations interdites ces dernières années ;- l’arrêt immédiat de la répression, des procès politiques, des mandats d’arrêt européens et des législations d’exception.

De fait, une nouvelle situation s’est ouverte en Pays basque avec le changement de politique de la gauche indépendantiste depuis déjà quelques années – optant pour une résolution démocratique et pacifique du conflit – et l’arrêt définitif de la lutte armée de l’ETA annoncé le 20 octobre dernier. L’heure est à la discussion, à la négociation mais ce n’est toujours pas, à ce jour, la voie choisie par deux des principaux acteurs, les États espagnol et français. La répression continue. Ainsi Aurore Martin (militante de Batasuna de nationalité française) et Josu Esparza (militant d’Askatasuna de nationalité espagnole, réfugié en France) sont toujours sous le coup de mandats d’arrêts européens (MAE). Les deux participeront à la manifestation du 10 décembre. Un ordre d’arrestation pèse sur eux, et donc l’extradition vers Madrid et les geôles espagnoles. L’arrêt des poursuites envers Aurore et Josu, comme envers l’ensemble des militantEs basques, doit être immédiat. Et l’objectif reste l’abrogation de cet instrument liberticide qu’est le MAE. Pour les prisonnierEs politiques basques, il faut des mesures d’apaisement immédiates et les discussions pour une amnistie générale et sans condition doivent commencer.

La lutte armée a cessé, mais les raisons politiques du conflit demeurent. La question politique de fond est en effet le droit à l’autodétermination pour le peuple basque, c’est-à-dire le droit de choisir son destin, d’être consulté sur son devenir : statu quo, modification du statut d’autonomie actuel, indépendance… Et si la mise en place de l’exercice de ce droit est à l’ordre du jour, il est évident que cela prendra du temps.

La manifestation du 10 décembre à Bayonne se veut une première étape pour exiger que soient respectés les droits démocratiques au Pays basque. Il faudra des mobilisations de plus en plus fortes pour les gagner. Pour commencer, soyons le plus nombreux possible le 10 décembre à Bayonne, à 16 heures, place des Basques !

Claude Larrieu