Le gouvernement français a publié le 26 avril un communiqué qui commence par ces phrases : « La France est vivement préoccupée par les tensions et les violences des derniers jours à Jérusalem, notamment autour de la vielle ville, ainsi qu’en Cisjordanie. Elle condamne fermement les tirs de roquette depuis la bande de Gaza qui ont visé des zones habitées du territoire israélien en violation du droit international. La France rappelle dans ce contexte son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël. »
Une fois de plus, la diplomatie de l’État français conjugue le mépris de la réalité et l’opportunisme vis-à-vis du pouvoir israélien. Que s’est-il passé ces derniers jours à Jérusalem sinon la conjonction de la violence de l’État et celle des bandes pogromistes de l’extrême droite israélienne ? Le premier élément ressort de la vie « normale » que l’occupant impose aux PalestinienEs, faite de brimades et de décisions arbitraires. L’État a interdit aux PalestinienEs de Jérusalem l’accès au voisinage de la porte de Damas, une des portes de la vieille ville, où les jeunes ont l’habitude de se rassembler durant cette période de Ramadan. Cela a fait monter la tension.
Celle-ci s’est renforcée quand le groupe raciste Lehava est entré en action au cri de « Mort aux Arabes » transposant à Jérusalem des pratiques déjà en usage en Cisjordanie occupée. Lehava dénonce (et pas seulement en paroles) les mariages entre juifs et non-juifs, les LGBT, et toute activité commune entre IsraélienEs juifs et arabes. Ces fascistes ont pourchassé et tabassé des PalestinienEs dans le centre-ville et voulu manifester à l’entrée de la vieille ville. Les PalestinienEs ont réagi, s’affrontant à la police israélienne qui protégeait les provocateurs. Des dizaines de jeunes ont été blessés et arrêtés. Suite à ces évènements, quelques roquettes ont été lancées vers Israël depuis la bande de Gaza. Certaines roquettes ont été interceptées par le bouclier antimissile et d’autres sont tombées dans des terrains vagues.
Dans le communiqué français, aucune condamnation des pogromistes fascistes ; cela rappelle la réaction de Trump après la manifestation de Charlottesville en Caroline du Nord en 2017 où un suprémaciste blanc avait délibérément foncé dans la foule des antiracistes, tuant une femme. Comme avec Trump, les provocateurs suprémacistes et leurs victimes sont renvoyées dos-à-dos, tandis qu’est rappelé « l’attachement indéfectible à la sécurité d’Israël », comme si la sécurité de la principale puissance militaire de la région pouvait être mise en question par quelques roquettes !