Publié le Vendredi 3 mai 2013 à 18h29.

Portugal : un nouvel avril ?

C'est sur un air de « si on recommençait ? », en référence à la Révolution des œillets d'avril 1974, que 50 000 manifestantEs ont défilé ce jeudi 25 avril dans les rues de Lisbonne, dans un joyeux méli-mélo. En tête, une délégation de Grandola, ville symbole de cette Révolution.Dans l'ensemble du Portugal, des manifestations de masse, inégalées, ont chanté avec rage et détermination Grandola, Vila Morena, la chanson qui a marqué cette Révolution des œillets qui a débarrassé le Portugal de la dictature. Aujourd'hui, c'est d'une autre dictature que les Portugais veulent se débarrasser, celle de la Troïka.À Lisbonne, l'essentiel de la manifestation était composée d'une multitude de petits groupes, associations, assemblées de quartier, lieux autogérés, etc. nés avec le mouvement « Lixa a Troïka » (littéralement « Nique la Troïka »), mouvement déjà à l'origine de la mobilisation du 2 mars dernier qui avait réuni 1,5 million de participantEs.S'émanciper des frontières, construire un mouvement international La manifestation, structurée autour de revendications spécifiques (féminisme, écologie,antiracisme, précarité, contre les licenciements, etc.), était très combative, avec une tonalité anticapitaliste marquée. Le principal slogan du Bloco (plus grosse force politique présente, avec de nombreux jeunes) repris par tout le monde était : « Governho Passos Rua » (dehors le gouvernement de Passos). Alexis Tsipras, principal représentant de la coalition grecque Syriza, était présent dans le cortège du Bloco et a participé par la suite à un meeting qui a réuni 500 personnes.Le lendemain, une assemblée générale à l'initiative de « Lixa a Troïka » a regroupé des camarades venant de différents pays : Portugal, Grèce, État espagnol, Écosse, Italie, Slovénie, Chypre, Irlande, France, Allemagne…Nous y avons débattu puis adopté un texte centré sur la lutte contre la Troïka et ses politiques d'austérité, ainsi que sur la proposition adressée à l'ensemble des individus et organisations du mouvement social, partis, syndicats, de construire une mobilisation à l'échelle européenne internationale le 1er juin.De Lisbonne, Miguel Segui